Hélène Reinaudo-Lamon triomphe à Poitiers
Hélène Reinaudo-Lamon s’offre une victoire de prestige en 2 h 59’56’’ au marathon national de Poitiers.
Aujourd’hui en général on vient à Poitiers pour visiter le Futuroscope, tel était le voeu de René Monory. D’autres y sont venus bien avant, en 732, pour d’autres raisons mais ça s’était avant. On peut y venir aussi pour disputer le marathon et ça s’était coché en rouge dans l’agenda d’Hélène Reinaudo-Lamon depuis bien longtemps.
Après des débuts prometteurs en avril 2022 à Nantes où elle s’était classée 2e en 3 h 1’15’’, la sociétaire du PAAC (PontAudemer athlétic club) avait en octobre sur le parcours roulant de Val de Reuil une 3e place en 2 h 56’23’’. L’automne dernier, elle avait réalisé une préparation minutieuse pour cette même échéance en visant un chrono inférieur à 2 h 55, sacrifiant beaucoup de menus plaisirs sur les courses automnales de la région. Las, un coup de chaleur au semi-marathon de Bolbec en septembre et la Covid contractée la semaine avant le marathon de Val de Reuil visé avaient ruiné d’un coup d’un seul tous ses espoirs, anéantissant deux mois de préparation forcenée et laissant la trace d’un très douloureux abandon au 35e km.
Changement de stratégie au printemps, plus question de mettre tous ses oeufs dans le même panier, elle allait préparer le marathon de Poitiers sans y sacrifier sa saison de cross et le semi-marathon d’Elbeuf visant simplement à se réconcilier avec la distance, même si, prépa marathon oblige, sa fin de saison de cross et le semi d’Elbeuf auraient dû être meilleurs.
On ne vient pas sur le marathon de Poitiers pour y faire une perf’. Les organisateurs font visiter cette magnifique ville pendant 25 km aux coureurs, ses jolies ruelles tortueuses et pavées, ses nombreux rondspoints, ses épingles à cheveux, ses innombrables montées et descentes. Puis, ils les lâchent enfin en direction du Futuroscope mais là ça monte et ça descend encore. C’est ce que l’on appelle diplomatiquement un parcours exigeant.
Partie prudemment en trois ou quatrième position, Hélène ne pris la tête qu’au 18e pour ne plus la lâcher et creusant progressivement l’écart, 2’12’’ à l’arrivée, sur sa plus dangereuse concurrente Sophie Le Beherec (A3 Tours) pourtant détentrice d’un record à 2 h 44’41 (Rotterdam 2016) et d’une perf’ de 2 h 51’30 en septembre dernier à Berlin sur des parcours évidement plus roulants et également médaillée aux « France » de 100 km en 2021.
Malgré l’incontournable coup de moins bien du 30e km, la Pont-Audemérienne boucla son deuxième semi plus rapidement que le premier, toujours régulière à 4’10-4’13 au km. Elle pouvait lever les bras sur la ligne d’arrivée, elle venait de se réconcilier avec cette distance mythique et s’offrir une magnifique victoire sur un marathon national en moins de 3 h (2 h 59’56’’).
Benjamin Moussa en mode pop-corn
Si Hélène n’a pas exagérément souffert des premières chaleurs, 23° quand même en fin de parcours, il n’en a pas été de même de Benjamin Moussa aux « France » de 10 km à Roanne. Placé en 5e position dans sa catégorie cadets jusqu’au 9e km, il a essuyé un gros coup de chaleur sur le dernier km pour exploser de façon pop-corn et finir en plus de 5 min au dernier km terminant 18e en 33’51’’ au bord du malaise. Espérons qu’il se remette vite de cet accident.
Sinon, Timéo Chanvrier-Soiron s’offre deux records personnels sur 100 et 400 m dès sa première sortie à Bernay en 11’’87 et 54’’83.