Un salarié de télésurveillance et un complice cambriolaient les supermarchés
Entre le 29 juillet et le 19 août 2023, deux voleurs de SeineMaritime avaient sévi dans des supermarchés à Romilly-sur-Andelle et Fleury-sur-Andelle mais aussi à Beuzeville et Pont-Audemer. Dans ces derniers cas, on parle de dommages entre 10 250 euros et 15 000 euros.
L’un est du Havre et l’autre de Boos près de Rouen. Si le premier, A. (31 ans) se dit innocent et pour la première fois invité par la Justice, ce n’est pas le cas de Y. (42 ans) et emprisonné (pour d’autres affaires) dont le casier judiciaire garde la mémoire de 26 condamnations, notamment pour les violences et les stupéfiants. Les deux comparaissaient mercredi 24 avril, devant le tribunal correctionnel d’Évreux.
C’est le véhicule d’A. «très reconnaissable », ajouté à l’interpellation manquée de son comparse, qui permirent d’identifier les auteurs de vols, plusieurs fois retrouvés sur les bandes de vidéosurveillance.
Le voleur et son chauffeur
A. qui travaille dans le domaine de la télésurveillance la plus «sûre» conduisait le récidiviste qui le payait en marchandise volée, comme des téléphones, consoles de jeux, ordinateur et même… des brosses à dents dont « il ne savait pas l’origine ». Il ne savait même pas que l’autre… commettait des vols, selon ses explications, à l’audience.
Incarcéré pour plusieurs condamnations, l’autre est héroïnomane et il avait « beaucoup, beaucoup de courses à faire », remarque la présidente à l’adresse d’A. qui « n’a jamais vu les produits mis dans son coffre, à chaque fois ». Mais, il nie toute complicité consciente. Il a sympathisé seulement parce qu’il était en arrêt maladie, donc… du temps libre. Il n’a repris le travail qu’en février dernier et ne percevait que « 3 500 euros de la Sécu » par mois, à l’époque, explique le prévenu. « Je me suis rangé, je me suis rangé...», répète Y., le maître des alarmes.
La bonne entente
Le prisonnier se dit « ancien toxicomane » (puisqu’il est enfermé) et il a seulement le talent pour les systèmes d’alarme des portiques de magasins. Oui, il a dit « des choses » sur son chauffeur mais parce qu’il s’est énervé mais «à la base, on s’entendait très très bien», dit-il. Oui, les objets volés ont été photographiés et retrouvés sur le portable du conducteur. Incontournable.
Le procureur Karim Mameri trouve que c’est une chance pour celui « qui ne se posait pas de question », d’avoir un complice qui « prend tout sur lui». Comme il n’y a pas d’antécédents, ce sera un sursis pour le chauffeur mais, pour « le maître du jeu » aux talents techniques et au casier chargé, le mandat de dépôt pour de la vraie prison, pendant un an sera la sanction pour la quatrième récidive du genre.
Prison ferme pour le récidiviste
L’avocat du prisonnier précise que son client était « sous méthadone à l’époque ». Il espère une confusion des peines car Y. a été jugé sur trois autres dates et endroits, pour cette année et pour d’autres faits.
Le tribunal prononcera dix mois de peine ferme et le mandat de dépôt « pour la récidive légale ». L’autre obtiendra un sursis simple pour sept mois de prison mais devra payer 1 000 euros d’amende.