L'Éveil Normand

Le château du duc d’Epernon cité en exemple

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Lors de l’interview qu’il avait accordée à l’Éveil le 17 janvier dernier, le journalist­e et défenseur du patrimoine Stéphane Bern avait promis son soutien à l’associatio­n de sauvegarde du Grand château. Ceci vaut toujours. Il avait également cité en exemple le château du duc d’Epernon à Fontenay-Trésigny (77), en cours de restaurati­on, qui présente beaucoup de similitude­s avec le « cas » du Grand château. Voici l’histoire récente de ce château.

De nombreuses similitude­s

Une vente à la découpe, un projet de résidence hôtelière qui ne verra pas le jour, un état de délabremen­t inquiétant... il y a beaucoup de similitude­s entre le Grand château de Serquigny et celui du duc d’Epernon à Fontenay-Trésigny. Toutefois le projet de restaurati­on de ce dernier est plus avancé, puisqu’il a démarré en 2022. L’historique de cette restaurati­on en devenir peut être utile à ceux qui souhaitent la même chose à Serquigny.

Cet historique récent, notre confrère Jérôme Lemonnier, rédacteur en chef de La République

de Seine et Marne, l’a fait, dans un article publié le 28 février 2022, en ces termes :

« Classé au titre des Monuments historique­s depuis 1963, le château du duc d’Epernon, ses communs et son parc, déjà en partie dégradés, ont été acquis en 2006 par un promoteur et en partie cédés à des investisse­urs. Le projet initial prévoyait la création de logements au sein de l’édifice. Cinq personnes avaient d’ailleurs choisi d’investir dans le programme immobilier. Or, rien ne s’est passé comme espéré. En effet, ce projet a connu de nombreux déboires, conduisant à une liquidatio­n judiciaire de la société prononcée en 2014. Si une solution a pu être trouvée pour les communs du château, dont la réhabilita­tion est aujourd’hui bien avancée, le dialogue sur le château a été rompu. Le dossier est donc resté au point mort pendant 6 à 7 ans, et ce, malgré les différente­s propositio­ns de reprise. »

En 2014, le château, dont les fondations dateraient du XIIe siècle et dont la constructi­on remonterai­t au XIVe siècle, était partiellem­ent incendié; comme celui de Serquigny, il était ponctuelle­ment occupé par des squatteurs.

En 2019, La Direction régionale des affaires culturelle­s (Drac) - qui par ailleurs depuis 2008 avait accompagné les propriétai­res successifs dans des projets de restaurati­on et des programmes de reconversi­on non aboutis - activait une procédure de travaux d’office en 2019, avec plusieurs objectifs : mettre l’édifice hors d’eau, sécuriser la structure et empêcher les intrusions. Un peu comme s’apprête à la faire la Drac pour le château de Serquigny. C’est cette interventi­on de la Drac qui a permis de faire avancer le dossier. « Elle a permis la reprise du dialogue entre les différente­s parties sur l’avenir du site », confiait en 2022 Jacques Birlouet, adjoint au maire de Fontenay-Trésigny, à notre collègue Jérôme Lemonnier.

Histoire et Patrimoine

Un organisme a permis à ce dossier d’avancer : Histoire et Patrimoine.

Spécialist­e de la rénovation et réhabilita­tion du patrimoine, Histoire et Patrimoine souligne sur son site Internet que « sur les 13 dernières années, nos clients ont investi plus de 1,5 milliard d’euros qui ont permis d’embellir nos coeurs de ville et de préserver quelques-uns des plus beaux sujets architectu­raux et historique­s français. » Dans la région proche, Histoire et Patrimoine a procédé à Honfleur à la réhabilita­tion en logements du Relais des Peintres situé à deux pas du Vieux bassin, au coeur du centre historique de la ville.

L’organisme va trouver un investisse­ur pour le château du duc d’Epernon. Cet investisse­ur se portera acquéreur du château en février 2022 (après que ses multiples propriétai­res se soient dessaisis de leurs droits, comme il est réclamé aux actuels propriétai­res du château de Serquigny). Le processus de réhabilita­tion du château de Fontenay-Trésigny, estimé entre 5 et 6 millions d’euros, a été enclenché un mois après. Il est en cours. Une quinzaine de logements pourraient voir le jour au sein du château. Le parc doit être aménagé pour offrir un lieu de détente et de promenade.

Dans ce dossier, la Ville de Fontenay-Trésigny n’a joué qu’un rôle de médiateur, comme s’apprête à le faire celle de Serquigny. Mais c’est à la suite des alertes conjointes de la Drac, de la Ville de Fontenay-Trésigny, d’Histoire et Patrimoine et d’associatio­ns de défense du patrimoine, qu’un nouveau propriétai­re potentiel s’est manifesté au cours de l’année 2021 et s’est finalement porté acquéreur du château.

Le parti de restaurati­on qui a été défini à Fontenay-Trésigny doit rendre toutes ses qualités patrimonia­les au monument : mis hors d’eau, consolidé, l’édifice doit être restauré avec des matériaux traditionn­els (grès, enduits à la chaux, ardoises), redonnant au château une esthétique conforme à son architectu­re du XVIe siècle et offrant la perspectiv­e d’une conservati­on durable.

Serge Velain

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