À la médiathèque : une exposition pour rappeler le droit fondamental de manifester
La section de Bernay d’Amnesty International propose une exposition sur « le droit de manifester », à la médiathèque jusqu’au 14 février. Une piqûre de rappel alors que les manifestants sont de plus en plus réprimés dans le monde.
Manifestations des agriculteurs, des chauffeurs de taxi, contre la loi Immigration ou encore contre la réforme des retraites. En France, ce moyen d’expression est largement utilisé par la population pour exprimer son désaccord. Mais ce n’est pas le cas dans de nombreux pays. L’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a lancé une campagne « Manifestez-vous » en 2022 pour rappeler le droit fondamental qu’est d’exprimer son désaccord ou dénoncer une injustice. La section bernayenne de l’ONG propose une exposition sur ce thème à la médiathèque de Bernay, jusqu’au 14 février.
Manifester : donner la parole au peuple
L’exposition retrace les grands principes de la manifestation et met en lumière les dangers auxquels elle fait face, avec notamment l’usage de la force dénoncé dans plusieurs pays du monde. Elle retrace aussi les symboles forts de ces événements qui permettent à une population de se retrouver. C’est le cas, par exemple, du parapluie à Hong Kong pour la démocratie, du cintre pour le droit à l’avortement en Amérique Latine ou du gilet jaune en France.
Surtout, l’exposition veut rappeler que ces manifestations ne sont pas toutes vaines. « Cela permet aussi des avancées sociales », souligne Thierry Houlle, animateur au sein du cercle d’action d’Amnesty International de Bernay. L’exemple est pris pour les grandes manifestations en faveur du mariage pour tous qui a abouti à l’adoption à la loi légalisant le mariage civil pour les couples homosexuels en 2013 dans l’Hexagone.
Un droit fondamental menacé
«Du moment que l’on a des revendications ou que l’on vit des discriminations, on a le droit de manifester », met en avant Thierry Houlle. « Aujourd’hui, le droit de manifester n’a jamais été autant menacé », rappelle Amnesty International. À travers cette campagne, l’ONG veut surtout souligner ce droit fondamental. Chili, Inde, Iran, Russie, mais aussi États-Unis, Allemagne et France. En effet, l’ONG place ces pays comme « préoccupant en matière de droits humains», où « les manifestations sont traitées comme une menace ».
Malgré les mouvements sociaux qui parcourent la France, le pays est loin d’être un exemple. Le mouvement des gilets jaunes a violemment été réprimé comme le rappelle Thierry Houlle. « On parle d’utilisation d’outils “à létalité réduite”. On suppose qu’ils ne tuent pas, mais potentiellement ils pourraient le faire », soulignet-il. Le pays a d’ailleurs été épinglé à plusieurs reprises par le
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme sur ce point. « Les restrictions imposées aux droits ont également entraîné un nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue, des fouilles et confiscations de matériel de manifestants, ainsi que des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites» non létales «telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense ou “flashballs” ».
Une exposition qui, dans ce contexte, rappelle simplement que manifester est bien un droit fondamental.
Lina Tran
Adresse : 2, rue de la Charentonne.
Horaires : Mardi, jeudi et vendredi de 13 h à 18 h ; mercredi : de 9 h à 12 h/13 h à 18 h ; samedi : 9 h à 12 h/14 h à 17 h.