La micro-crèche, un «projet innovant » qui va se concrétiser
Les travaux de construction d’une micro-crèche doivent démarrer en 2024 à Malleville-sur-le-Bec. Le maire explique les raisons de cet investissement.
Maire de Malleville-surle-Bec depuis 2014, membre du conseil municipal depuis 1995, Michel Auger pense passer la main au prochain scrutin en 2026. Mais avant, peut-être, de mettre un terme à sa vie d’élu, il y a un dossier qu’il tient absolument à faire aboutir : l’ouverture d’une micro-crèche.
«C’est un gros dossier», reconnaît-il, avant d’en raconter la genèse. Le bassin de vie de Brionne manque de structures d’accueil des tout-petits, c’est un constat récurrent. « Les parents emmènent leurs enfants dans les villes où ils travaillent et après on ne les voit plus dans nos écoles, éclaire Michel Auger. Le but, c’est de pouvoir garder au maximum les enfants dans nos villages et de rendre un service. »
La micro-crèche sera gérée par une entreprise
Un équipement apte à répondre à la demande exprimée par de jeunes familles venues s’installer en zone rurale. Si la municipalité de Malleville-sur-leBec est prête depuis le départ à construire le bâtiment, elle ne souhaite pas, en revanche, s’occuper du fonctionnement quotidien de la micro-crèche. « La gestion du personnel, c’est trop compliqué pour une petite commune », pense Michel Auger. L’idée était donc de confier cette responsabilité à l’Intercom Bernay Terres de Normandie (IBTN), compétente en matière de structures enfance et jeunesse. Sauf que la collectivité veut se désengager de ce sujet à court terme et transmettre aux communes la charge des accueils périscolaires, des pôles ados, des micro-crèches… La décision doit être prise en 2024.
« Nous avons perdu un an », regrette le maire, heureux toutefois de sa rencontre avec la directrice générale des services de l’IBTN. « Elle nous a donné une idée : que la micro-crèche soit gérée par une entreprise avec délégation de service public », dévoile-t-il.
Quatre sociétés spécialisées dans ce domaine ont été consultées. « Et nous en avons retenu une, qui nous a paru solide financièrement et à taille humaine », poursuitil. Le groupe Baby village, en l’occurrence, lequel est à la tête d’une dizaine de micro-crèches dans l’Eure, l’Eure-et-Loir et les
Yvelines, avec pour chacune un projet pédagogique créé et mis en oeuvre par des professionnels de la petite enfance.
«Nous avons fait un gros pas en avant », souffle Michel Auger avec soulagement. Une rencontre a été organisée avec la Caisse d’allocations familiales, une demande de subvention est formulée auprès de l’État, les plans sont dessinés et le permis de construire devrait prochainement être déposé. Pour ce « projet innovant », un investissement de 427000 € HT est prévu, avec l’espoir d’obtenir 80 % de financement grâce aux partenaires institutionnels.
Douze places
Une fois l’équipement de 150 m² bâti, la commune compte le louer pour une durée minimum de dix ans à Baby Village. «C’est l’entreprise qui achète tout le mobilier et l’électroménager, c’est elle aussi qui emploie les salariés. Nous, on paye l’eau et l’électricité », précise le maire. Le loyer perçu doit couvrir le remboursement du prêt et une partie des frais de fonctionnement.
Douze places seront disponibles dans cette micro-crèche pour des petits âgés de 0 à 3 ans, avec un accueil régulier ou occasionnel. Deux berceaux pourraient être réservés aux entreprises situées sur la zone d’activités économiques de Maison Rouge, à proximité. «Nous ne sommes pas là pour faire de la concurrence aux nounous, ce n’est pas le même service », tient à dire Michel Auger.
Les appels d’offres sont envisagés au printemps, les travaux devraient démarrer en fin d’année pour une ouverture possible en 2025. La microcrèche sera implantée route de la Mare Neuville, accessible facilement depuis la RD438 sur l’axe Brionne-Bourgtheroulde. Et ce projet offre aussi la possibilité d’en réaliser un autre, puisque l’aménagement nécessaire pour le parking permettra de déplacer l’abribus présent à cet endroit là et de changer le sens de rotation des cars scolaires, obligés actuellement de réaliser des manoeuvres compliquées.
Après la rénovation presque complète de l’église et du cimetière au cours des années passées, le maire de Mallevillesur-le-Bec pourra terminer son mandat avec la satisfaction du devoir accompli.
Anthony Bonnet