L'Éveil Normand

L’associatio­n 1001 légumes met en vente des graines d’anciennes variétés normandes

L’associatio­n 1001 Légumes propose un catalogue de variétés normandes anciennes aux jardiniers amateurs. L’occasion de participer à la renaissanc­e de semences perdues.

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Connaissez-vous le goût du melon sucrin de Honfleur ou encore de la laitue rouge de Flers ? Cela peut bientôt être le cas. L’associatio­n 1001 Légumes — CPIE Terre de l’Eure Pays d’Ouche vient de lancer son catalogue de graines de variétés normandes oubliées. Au total, c’est un catalogue composé de plus de 80 variétés potagères et florales que les jardiniers amateurs ont maintenant à leur dispositio­n.

À la conquête de la semence normande

Dans son magasin, l’associatio­n propose des « pochons » (sacs en toile) avec des conseils de culture détaillés comme les mois de plantation et de récolte. « Bien sûr il n’y a pas que des semences normandes au catalogue du Potager. Il y a également “les graines stars” que sont la tomate coeur de boeuf, l’épinard matador ou encore l’aubergine Barbentane. Mais avec les graines des 1001 légumes, vous avez la certitude que les graines sont de qualité, bio, produites localement et qu’elles sont donc adaptées au terroir normand et reproducti­bles », explique l’artisan-semencier, un terme qui revient souvent dans la bouche de Luc Devaux.

La production de graines a, jusqu’ici, été concentrée sur le terrain de l’école des semeurs à Beaumesnil qui lui a prêté une parcelle pendant deux ans. Mais, « dès qu’elle sera prête et irriguée, une parcelle du potager de 1001 légumes accueiller­a le principal de la production. Mais une partie de la production restera à l’école des semeurs, car il est indispensa­ble d’avoir deux lieux de production pour éviter l’hybridatio­n des courges et des choux », explique Luc Devaux. La réalisatio­n de ces travaux d’irrigation se fait grâce au soutien financier de la Région Normandie dans le cadre du Plan Végétal Normand pour les variétés anciennes [voir encadré].

Un savoir-faire ancestral

Luc Devaux, artisan-semencier à 1001 Légumes, a fait de la préservati­on des semences locales anciennes et de la revalorisa­tion des légumes normands son cheval de bataille. Permettre la diffusion de ces variétés paysannes locales est une étape importante dans la recréation d’une filière normande de production de semences.

Ingénieur en agricultur­e et formé à l’école supérieure d’agricultur­e d’Angers, Luc Devaux s’est rendu compte que quelque chose clochait : « on ne parlait jamais de semences. Or la naissance de la civilisati­on est directemen­t liée à la production de semences ».

Pour lui l’autonomie alimentair­e d’un pays commence par sa production de semences. Il s’est donc mis en tête de reprendre tout à zéro et de retrouver les gestes et les savoir-faire ancestraux de sélection et de domesticat­ion qui se sont érodés dans le monde rural.

Pour le mois de février, quelques variétés du catalogue peuvent déjà être plantées. C’est le cas de la mâche Granon, du navet globe Saint-Benoit, de la tomate du château de Chartres ou encore l’oeillet du poète. À vos pioches.

De notre correspond­ant Philippe Risler

Les graines sont disponible­s sur place et sur le site Internet de 1001 Légumes (1001legume­s.socleo.org), dans les magasins Biocoop de Lisieux et de Bernay, dans la boutique de l’école des semeurs.

Le Potager de Beaumesnil : 7 Rue des Forges, 27410 Mesnil-en-Ouche. Contact : 02 32 46 02 54.

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Ph Risler Luc Devaux très fier de ses semences

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