Sans solution de logement d’ici le 4 juin, Cindy et ses deux enfants pourraient se retrouver à la rue
Habitante de Bernay, Cindy Trollait doit quitter sa location après la vente de la maison par son propriétaire. Sans réponse positive des bailleurs sociaux d’ici le mois de juin, elle pourrait se retrouver à la rue avec ses deux enfants.
C’est face à l’urgence de sa situation que Cindy Trollait a contacté l’Éveil Normand. « Si je ne trouve pas de logement d’ici le 4 juin, je serai à la rue avec mes deux enfants», révèle la mère de famille. Le propriétaire de sa location, située dans le quartier du Stade à Bernay, lui a notifié la vente de son bien. « Évidemment, c’est son droit », mais elle se retrouve de facto dans une situation inimaginable pour elle et ses deux enfants.
Un passé qui revient
Dès qu’elle a appris la nouvelle, Cindy Trollait s’est empressée d’entamer les démarches pour un logement social. Sans emploi et en invalidité, « c’était la seule solution. J’ai démarché des agences immobilières, mais aucun propriétaire n’a répondu par rapport à mon dossier », se désole-t-elle. Après sa demande auprès de la plateforme unique de demande de logement social, elle reçoit une première réponse : aucun bien ne correspond à sa demande, soit un T4. « MonLogement 27 ne dispose que de quelques logements correspondant à cette demande sur la commune de Bernay et actuellement tous sont occupés. C’est la raison pour laquelle MonLogement27 n’est actuellement pas en mesure de faire une proposition de logement à Madame», confirme le service communication du bailleur social.
Pour l’habitante de Bernay, sa demande a plutôt été refusée, car elle a fait l’objet d’un dossier de surendettement et non par manque de logements. Un dossier de surendettement émis dans une période douloureuse pour Cindy Trollait, précise-t-elle. « Mon compagnon violent nous a jetés à la rue avec mes deux enfants. Il est resté dans le logement [social], mais a détruit l’appartement sauf qu’il était à mon nom donc j’ai dû payer les frais. » Elle réussit à trouver un nouveau logement social, mais elle retourne vivre avec son compagnon. Face à la situation de violence, Cindy Trollait décide, cette fois-ci, de partir toujours dans l’urgence. Et la situation se répète. Pour elle, « c’était il y a 10 ans. Depuis sept ans que je suis dans cette maison, mon propriétaire a toujours eu le loyer à temps », insiste-t-elle.
Une peur pour ses enfants
La mère de famille est bien suivie par la commune et notamment le Centre communal d’action sociale avec qui elle a des rendez-vous hebdomadaires. Frédérique Paris, adjointe à la solidarité à Bernay, a été interpellée par l’habitante après avoir publié un appel à l’aide sur Facebook en mars dernier sur le groupe «Infos Bernay». « On essaie de tout faire pour aider les personnes qui viennent nous voir. Mais il faut savoir que ce n’est pas nous qui donnons les logements sociaux. Ce sont les bailleurs et ils ont leurs propres critères comme le revenu et l’endettement », explique l’adjointe.
Surtout, Cindy Trollait s’inquiète pour ses deux enfants. Son fils, âgé de 16 ans, est en CAP sérigraphie à Lisieux et sa fille est au collège Marie-Curie à Bernay. La seule solution proposée : appeler le 115, « mais ce n’est pas une solution», alerte-t-elle. Avant l’annonce de la vente de la maison, sa fille aînée est revenue habiter avec son bébé après une séparation. Sa situation est moins grave : la commission d’attribution pour un logement social devrait aboutir d’ici les jours à venir, « mais je ne pourrai pas accueillir ma mère, mon frère et ma soeur », s’inquiète cette dernière.
Dernièrement, l’assistante sociale qui la suit lui a indiqué que ses enfants pourraient lui être retirés. «Elle ne fait que son travail, mais je ne veux pas vivre ça », répond Cindy, déchirée par cette pensée. Face à sa situation, la mère de famille regrette un manque d’humanité et de flexibilité face à sa situation. « Je peux aussi prendre un T2. Je ne veux pas être obligée de louer un box et vivre dedans avec mes enfants. »
Vous souhaitez aider Cindy, vous pouvez la contacter au 06 41 24 15 69.