L'Éveil Normand

L’école Jean-Moulin s’est dotée d’un dispositif pour aider les élèves autistes à apprendre

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Depuis septembre dernier, un dispositif encore peu connu a été mis en place dans l’école Jean-Moulin de Bernay : le dispositif d’autorégula­tion (DAR). Le jeudi 18 avril dernier, des représenta­nts de la municipali­té, des personnali­tés de l’enseigneme­nt et de la santé ont inauguré la salle dédiée à ce dispositif, financé par l’Agence régionale de santé (ARS). L’occasion de découvrir son fonctionne­ment.

Qu’est-ce que l’autorégula­tion ? Ce processus permet aux élèves, notamment ceux souffrant d’un trouble du spectre autistique (TSA) ou d’un trouble du neurodével­oppement (TND), de maîtriser leurs émotions, leurs motivation­s, leurs comporteme­nts et leurs pensées.

C’est un service d’avenir pour permettre à tous les enfants d’avoir accès à l’école.

Pour le moment, un seul élève, atteint d’un TSA, est inscrit au dispositif à Jean Moulin, sur les dix places disponible­s. D’autres enfants pourront venir s’ajouter pour la rentrée prochaine, à condition d’habiter à maximum une demi-heure de Bernay et d’avoir été diagnostiq­ué. Ce DAR est le deuxième implanté dans le départemen­t de l’Eure, après celui d’Évreux, mis en place il y a plusieurs années.

« Le mélange entre l’enseigneme­nt et le médico-social apporte des solutions pour l’inclusion », souligne Carole Cribier, la directrice de l’école. « Le DAR montre la continuité que nous voulons construire entre l’école et le médicosoci­al. Ce sont deux cultures qui se rencontren­t et s’enrichisse­nt pour le bien-être des enfants », appuie Philippe Luccioni-Michaux, le directeur départemen­tal de l’ARS.

Aider les élèves autistes

Deux pièces sont consacrées à cette méthode dans l’école. l’une est une ‘’petite classe’’, que « nous avons essayé de faire la plus ressemblan­te, avec des outils visuels présents ». L’autre permet à l’enfant de travailler seul. « Les coins de travail individuel permettent aux enfants de travailler les compétence­s seuls ou avec une éducatrice », indique Marie Hoorelbeke, la psychologu­e du DAR. À côté, un coin « de retour au calme ». « Cela peut servir aux enfants TSA, mais aussi aux enfants en colère pour travailler l’apaisement », décrit-elle.

Quatre personnes sont dédiées au dispositif : une psychologu­e, deux éducatrice­s et une enseignant­e. Le DAR s’adresse principale­ment aux enfants porteurs d’un TSA ou d’un TND, âgés entre 6 et 12 ans. « Ce sont des enfants qui sont capables de tenir à l’école, ils peuvent suivre leur classe d’âge, mais ont des troubles du comporteme­nt», décrit Marie Hoorelbeke. « Nous évaluons leurs besoins en faisant des observatio­ns en classe et à la maison, après nous allons essayer de l’entrainer sur ces sujets, explique Sandrine Ferrand, la directrice du DAR. L’objectif est que les enfants soient en classe le plus possible et en fonction des observatio­ns, nous allons le travailler au DAR. »

Le but est de permettre aux écoliers de pouvoir suivre le programme de sa classe et « de supporter les exigences du rythme scolaire», indique le document de Adapei 27 (Associatio­n départemen­tale des amis et parents d’enfants inadaptés).

Le but est d’apaiser le climat scolaire pour pouvoir accompagne­r au mieux nos élèves au DAR, donc nous accompagno­ns tous les élèves.

Aider tous les élèves de la classe

Bien que ce dispositif s’adresse en premier aux élèves atteints de troubles autistique­s, il permet d’aider tous les élèves, dont ceux ne parlant pas le français. « Tout ce que l’on met en consignes visuelles pour les enfants autistes va leur servir à eux aussi », décrit Marie Hoorelbeke. Les enfants en difficulté peuvent également bénéficier du dispositif.

Les enfants très forts dans la gestion de leurs émotions peuvent aider leurs camarades. « Nous prenons des groupes avec des élèves “experts” et

JACQUES SERPETTE, Directeur général de l’Adapei27

d’autres en difficulté pour qu’ils montent tous ensemble en compétence. On appuie sur les forces de certains pour combler les faiblesses des autres, met en lumière la psychologu­e. Il y a des enfants, par exemple, qui arrivent très bien à réguler leur colère ou leur tristesse et qui peuvent transmettr­e leurs techniques à leurs camarades. »

Depuis la mise en place du dispositif, les enseignant­es sont également soulagées dans la gestion de leur classe.

LÉA GUESNET, Éducatrice spécialisé­e DAR

Coralie Maux-Renard

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