Plusieurs axes pour améliorer les conditions des pompiers, confrontés à une hausse des interventions
Le samedi 20 avril s’est tenu l’assemblée générale de l’union régionale des sapeurspompiers du nord de la France dans l’espace Robert-Fort. Celui-ci regroupe les unions départementales de l’Aisne, de l’Eure, du Nord, de l’Oise, du Pas-de-Calais, de la SeineMaritime et de la Somme. Présidée par le lieutenant-colonel Vincent Jourdain, elle a pointé les perspectives et la solidarité des hommes du feu.
État des lieux et perspectives
Sur le plan national, le constat est dressé par le Président de la fédération nationale des pompiers de France, le Lieutenant-colonel JeanPaul Bosland. « Nous devons répondre à une hausse des interventions dues au changement climatique, et nous sommes impactés par la fermeture des lignes de SMUR (structures mobiles d’urgence et d’intervention) », met-il en avant. Comment y faire face? Par le recrutement de pompiers volontaires :« l’objectif est de passer de 45 000 à 250 000 ». Un sapeur volontaire est d’abord un citoyen, « et la diversité des métiers représentés chez nous le démontre ».
Vient ensuite le besoin matériel à combler, comme les véhicules. Plusieurs centaines de milliers vont être disponibles grâce à un partenariat négocié avec Renault.
Des axes d’amélioration
Au Département, « nous avons établi un schéma d’analyse et couverture des risques », souligne son premier vice-président, Pascal Lehongre. Aux risques identifiés, « nous avons apporté une réponse avec le plan pompier et le plan bâtimentaire ».
Lancé en 2022, doté de 75 millions d’euros, il comprend quatre volets : le recrutement, la formation, la construction et la réhabilitation des bâtiments, l’acquisition de matériel. L’achat de drones, par exemple, qui augmentent l’efficacité des interventions en milieu forestier, ou celui de camions-citernes de 13 000 litres.
L’autre axe d’amélioration soulevé par le lieutenant-colonel Bosland est celui de la redéfinition du champ des missions afin de déterminer les besoins et le financement des SDIS (service départemental d’incendie et de secours). Sur la sécurité civile, les pompiers étant des spécialistes des situations de crise. Ils ont des centres de formation pour leurs cadres dont les élus pourraient en bénéficier.
Au niveau européen, une initiative est menée avec la fédération nation allemande pour une représentation permanente des pompiers aux instances de Bruxelles (Parlement et commissions). Le but étant d’obtenir une politique commune des pays dans la gestion des risques. Les élections étant proches, des rencontres avec les candidats sont en cours.
La solidarité
Elle se voit au quotidien pour la population, mais aussi lors d’événements comme le téléthon. « l’année dernière, nous avons versé plus d’un million d’euros à l’AFM, en 2023 », explique le président de l’union régionale du Nord. Elle s’exprime aussi sur le plan social, en luttant contre les discriminations. Avec le peintre Yann Dehais, les pompiers ont lancé en septembre une exposition itinérante sur le sujet. Chaque tableau, avec son code, renvoie à des informations complémentaires. Très appréciée, elle est demandée dans plusieurs régions : la Drôme, le Morbihan, le Pas-de-Calais…
La solidarité des sapeurs s’exerce bien naturellement envers leurs collègues, avec l’OEuvre des pupilles (ODP) dont son président, le lieutenant-colonel Jean-Paul Bosland, décrit le rôle : « accompagner des familles, aide à la scolarité, aux vacances, au logement pour les études et les soins (une cinquantaine d’appartements sur la France). Sans compter le volet solidarité mis en oeuvre pour le soutien aux collègues en difficulté (impactés par les inondations par exemple). En termes de budget, cela a représenté plus de six millions d’euros versés en 2022. »
De notre correspondant Patrick Weill
Exposition itinérante : contact@sdis27.fr