Après 46 ans d’engagement, Gérard Bourdet prend une retraite bien méritée
Gérard Bourdet, lieutenant des sapeurs-pompiers d’Harcourt, après 46 ans et 8 mois de bons et loyaux services, fera valoir ses droits à la retraite ce samedi 27 avril.
C’est un enfant d’Harcourt, il y est né le 28 avril 1959 et a épousé à 20 ans Sylvie Davoust, habitante du Neubourg. Ils ont deux filles : Alexandra, elle aussi pompier, et Emilie.
« Pendant 45 ans, j’ai été charpentier — couvreur avec mon père sur Harcourt », confie-t-il. « C’était l’époque où les sapeurs-pompiers étaient recrutés parmi les charpentiers couvreurs de par leur dextérité à se mouvoir sur les toits et les échelles», explique-t-il.
Avec un brin de nostalgie, Gérard Bourdet évoque le temps où, appelés par la sirène, son père ainsi que son frère Dominique et lui-même étaient obligés de quitter la toiture inachevée pour revenir après l’intervention bâcher la maison! Dominique, son frère, a aussi été pompier pendant 20 ans à Harcourt. C’est dire si le milieu familial a été façonné par le rythme des interventions des sapeurs-pompiers ponctuées par les appels de sirène.
Notre futur retraité est rentré en octobre 1977, la caserne étant sous la responsabilité alors de la mairie. La caserne actuelle a été inaugurée en mars 90 avec son papa chef de centre. Gérard Bourdet a été nommé sergent en juillet 1992. Il a pris la tête du centre d’incendie et de secours en 1993 après le départ de son père. À son tour de partir maintenant, mais la saga familiale ne s’éteindra pas : Nicolas Fiers, son gendre, est pompier professionnel à Elbeuf (donc militaire), au grade d’adjudant.
Son service veut qu’il parte 24 h et qu’ensuite, il a droit à deux jours de repos qu’il passe ici, accomplissant les mêmes tâches, mais comme volontaire, avec le grade de sergent.
18 pompiers
La caserne compte actuellement 18 pompiers, alors que, pendant longtemps, ils étaient seulement 8. C’était le seul sous-officier à l’époque. Il a reçu la médaille d’or en 2018 pour 40 ans de service. C’est le ministre Sébastien Lecornu qui l’a décoré à la salle d’armes des pompiers de l’Eure. En 2018, il a aussi été décoré de la médaille du courage et du dévouement.
Gérard Bourdet est peu bavard quant aux missions accomplies, partagé entre le secret professionnel et le fait que pas mal de choses n’ont jamais été divulguées à la famille. Les pompiers sont habitués lors de sorties difficiles à faire un débriefing entre eux. Ils ont aussi la possibilité de s’adresser à un psy, mais personne ne l’a jamais sollicité à la caserne.
Parmi les dernières missions accomplies, il veut bien évoquer en novembre 2023 les inondations du Pas de Calais, l’incendie du Grand château de Serquigny les 31 décembre et 1er janvier ainsi que les feux de forêt à Montfort en 2022. Les pompiers d’Harcourt effectuent aussi 50 sorties à l’Ehpad pour l’aide à la personne.
Le jour de son départ à la retraite, il y aura une cérémonie officielle avec une passation de pouvoirs, à laquelle assisteront les officiels devant la caserne. Le nom de son successeur n’est pas officiellement connu, mais le suspens s’effrite de jour en jour… Une troisième génération serait-elle en vue ?
Les projets de Gérard après le 27 avril sont annoncés : marche à pied, séjours plus fréquents dans la petite maison en Vendée, et puis, demeurer à Harcourt pour profiter de sa famille. Souhaitons-lui la plus paisible des retraites.
De notre correspondante,
Monique Fisch