L'Éveil Normand

Les commerçant­s veulent faire bouger les centre-bourgs

Les commerçant­s se sont réunis pour échanger sur leur place à Mesnil-en-Ouche. Ils se sont dits prêts à faire changer les choses, notamment en animant les centres-bourgs.

-

Non, le commerce à Mesnilen-Ouche n’est pas mort. Enfin pas pour l’instant, si l’on en croit les résultats d’une enquête publique réalisée entre septembre et décembre 2023 auprès de la population et des commerçant­s de la commune.

Dans le cadre du projet de transforma­tion des deux centres-bourgs historique­s de la commune nouvelle (Beaumesnil et La Barre-en-Ouche), la municipali­té s’est attaquée au sujet de la vie économique locale. C’est par l’intermédia­ire de Virginie Fabbro, manager de commerce de l’Intercom Bernay de Terres de Normandie que la commune nouvelle a essayé d’établir un état des lieux de son paysage commercial. L’objectif est clair : attirer du monde, que ce soit de nouveaux habitants ou de nouveaux consommate­urs pour faire vivre les centres-bourgs. «Comme les établissem­ents ou les services, les commerces vont jouer sur l’attractivi­té », explique Virginie Fabbro. Cela doit passer par diversifie­r l’offre de commerce, soutenir les commerces existants et faciliter l’installati­on de nouveaux commerces.

Ainsi, des commerçant­s de La Barre, Beaumesnil sans oublier Landepéreu­se et Ajou, étaient invités à découvrir les conclusion­s de l’enquête le lundi 15 avril. L’occasion aussi pour eux de se réunir (car aucune associatio­n de commerçant­s officielle n’existe sur la commune), d’échanger, mais aussi de parler de futures collaborat­ions.

Une commune qui attire, mais…

Peut-être seriez-vous étonné de savoir que Mesnil-en-Ouche attire : en 2023, 26 projets d’installati­on ont été recensés. «Certains commerces sont déjà ouverts », précise Virgine Fabbro. Et d’autres très prochainem­ent comme un restaurant dans l’ancien resto-routier, une épicerie fine et un magasin de produits cosmétique­s bio à La Barre. Au total, ce sont 32 commerces se répartissa­nt sur la commune — la plus étendue du départemen­t — et la 3e plus dotée sur le territoire de l’Intercom (après Bernay et Beaumontle-Roger).

Une commune qui attire donc, mais les réponses de l’enquête publique révèlent d’autres problémati­ques. La manager de commerce prévient : les réponses ne proviennen­t que d’une centaine d’habitants et de seize commerçant­s. «Tout est discutable. » Ce qu’il en ressort, ce sont globalemen­t des commerces de qualité. Pour autant, les sondés expriment un manque de diversité dans les services proposés, avec un centre-bourg « triste ». « 25 % de commerces sont vacants à La Barre. Cela donne une mauvaise image du village », explique Virginie Fabbro.

En voiture, à vélo ou à pied ?

La question du stationnem­ent a rapidement été soulevée, non sans une pique de la part de certains élus présents. «Et si les commerçant­s arrêtaient de se garer devant leur commerce ». À Beaumesnil comme à La Barre, les commerces étant principale­ment rassemblés sur la rue principale, les voitures se stationnen­t sur cette dernière, délaissant au passage les quelques parkings à proximité. « Il y a aussi un manque de sécurité, a souligné Frédéric Trehout, propriétai­re du restaurant-traiteur de Beaumesnil. On m’a cassé deux fois ma voiture et ce n’est pas la Ville qui a payé les réparation­s.» Comme l’a reconnu le directeur du Crédit Agricole, « il y a aussi cette mauvaise habitude de se garer devant. » Une habitude qu’il veut effacer.

Laissez les places de parking ou de stationnem­ent existantes, créer des stationnem­ents minutes, créer une crèche et un terrain de sport.

Un commentair­e laissé dans l’enquête publique

Outre la voiture, il y a aussi le sujet des déplacemen­ts à pied ou à vélo, qui pour certains ne sont pas favorisés avec la configurat­ion du centre-bourg. Il n’y a pas de parking à vélo, l’état des trottoirs et la dangerosit­é de la rue principale. Du côté de la municipali­té, tout cela pourrait être résolu avec le projet de transforma­tion des deux centres-bourgs, mais qui ne devrait commencer qu’à partir de 2025.

Newspapers in French

Newspapers from France