Sur la voie verte, l’artiste Emma Poppy donne vie à un panda roux grâce à des bombes aérosols
«Ceci est une oeuvre pixel
can », présente fièrement Emma Poppy, l’artiste de Grosley-surRisle et co-fondatrice du tierslieu La Boîte à Kultur. Dans la jungle luxuriante de la voie verte à Bernay, un nouvel animal sauvage a rejoint cette flore depuis le samedi 20 avril. En effet, un panda roux en métal est apparu grâce à des colonnes d’aérosols empilés sur une structure en métal. De 11 h à 16 h, une trentaine de personnes ont apporté leur bombe à l’édifice en collaborant sur cette oeuvre participative.
Réutiliser un déchet
Quand Emma graffe des murs, elle conserve les bombes. En revanche, elle ne savait pas comment les exploiter. L’inspiration lui vint lors de l’appel à projets lancé par l’Intercom Bernay Terres de Normandie pour l’installation d’oeuvres sur la voie verte. « Je me suis dit que j’allais faire une oeuvre en mode pixel et que justement les pixels seraient les culs des
bombes », retrace Emma Poppy. Cette transformation du déchet en oeuvre d’art s’intitule le pixel can. Une idée originale déjà mise en oeuvre notamment par les festivals qui se sont emparés de la thématique écologique, en recyclant des cannettes de soda plutôt que de les jeter. « C’est né d’une volonté de faire propre », appuie l’artiste de 46 ans.
L’oeuvre ne sera pas endommagée par de futures intempéries. D’ailleurs, les conditions météo ont été clémentes. « Franchement, on a eu peur, deux, trois fois », souffle-t-elle. Les participants ont utilisé une colle à contact pour l’intérieur et l’extérieur et la peinture utilisée par l’artiste contient un vernis qui reste intact sur les murs. La structure tiendra au moins un an, car un motif différent est réalisé chaque année. « On est en train de parler du prochain projet et peut-être qu’on va agrandir pour avoir un mur d’expression plus grand », imagine-t-elle. La thématique retenue cette année est le voyage. Ce qui illustre le mieux cette thématique pour Emma Poppy, c’est le panda roux ! « J’ai représenté un panda roux pour l’exotisme et apparemment cela a plu au public. Après tout, qui n’aime pas le panda roux ? »
L’oeuvre est maintenant à admirer toute l’année sur la voie verte, du côté de Bernay, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.
De notre correspondante Gaëlle Rousseau