L'Éveil Normand

Le maire de Brionne dit comprendre l’inquiétude, mais ne renoncera pas au projet

- • A.B.

«Je n’ai pas le sentiment que ces gens sont en colère », réagit Valéry Beuriot. Le maire de Brionne a réuni l’ensemble des propriétai­res du lotissemen­t des Hauts de Callouet il y a un mois pour leur présenter le projet de construire près de 30 pavillons sur les quinze parcelles non vendues. Un compromis de vente a été signé avec le promoteur CGM, lequel travaille en lien avec un bailleur social, la Siemor (Société d’économie mixte Oissel région). Et selon lui, ces habitants seraient avant tout «préoccupés par les propos alarmistes tenus par l’opposition qui a intérêt à faire en sorte que ce projet soit compliqué ».

Alors que les riverains regrettent d’avoir découvert le projet dans la presse à la mimars, le maire affirme que le courrier d’invitation à la réunion était bien en préparatio­n avant la parution de l’article. « Le passé plaide en ma faveur, affirme-t-il. Ma méthode, c’est celle de la coconstruc­tion et d’une concertati­on maximale avec les habitants. Mais la concertati­on, ce n’est pas la cogestion. Nous sommes garants de l’intérêt général. » Mais n’aurait-il pas fallu convier les riverains plus tôt ? Avant, par exemple, le conseil municipal du 4 mars quand les contacts avec le bailleur et le constructe­ur ont été dévoilés pour la première fois publiqueme­nt? Les échanges entre les différente­s parties auraient débuté à la fin de l’année 2023, puis un rendez-vous s’est déroulé à Brionne en janvier 2024.

Tranquilli­té

Dans le contexte de crise de l’immobilier, ces nouveaux logements publics sont « une opportunit­é » à ne pas laisser passer, soutient Valéry Beuriot, qui se veut rassurant. « Nous veillerons à ce que notre commune reste un territoire de bien-être et de tranquilli­té avec un beau cadre de vie. » Ce programme comprendra une part d’accession à la propriété et des logements intermédia­ires (dont les loyers sont plus élevés que ceux des logements sociaux, mais inférieurs aux prix du marché privé). « Je fais la différence entre la parole publique d’un élu qui sait ce qu’il dit et la parole d’un citoyen directemen­t concerné et dont on peut comprendre l’inquiétude, répond-il lorsqu’on l’interroge sur le courroux des habitants de ce quartier. Ce ne sont pas les premiers logements publics que l’on construit dans la commune et cela n’a jamais donné lieu à ce que certains pensent ou veulent faire croire. »

Le maire a-t-il refusé que Daniel Allegretti fasse lui-même de la promotion afin d’attirer de nouveaux propriétai­res au sein du lotissemen­t ? « Rien ne l’empêchait de le faire, même si c’est plutôt le rôle de la commune, mais nous n’avons jamais eu cette discussion », assure-t-il.

Valéry Beuriot se dit prêt à accepter la propositio­n des riverains désireux d’étendre leur terrain en acquérant les parcelles mitoyennes à leur maison. « J’ai donné mon accord, je respecte infiniment les Brionnais et je n’ai pas à m’exprimer sur les raisons pour lesquelles ils font ce choix », déclare-t-il, en convenant tout même que ce changement nécessiter­a des modificati­ons juridiques et administra­tives. « C’est moins simple pour nous, mais nous ajusterons le projet », indiquet-il. Le promoteur a déposé un permis d’aménager, qui est en cours d’instructio­n par la commune.

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