L'Éveil Normand

Suppléant aux législativ­es, Jean-Christophe Turpin est candidat aux élections européenne­s

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C’est au moment des manifestat­ions pour le maintien des services publics à Bernay que l’on s’est souvenu que la gauche existe toujours dans la région de la sous-préfecture. Parmi les drapeaux des différente­s organisati­ons syndicales se trouvaient ceux de La France insoumise (LFI), en plus des quelques élus étiquetés à gauche.

Difficile de s’imposer dans une terre qui a une préférence pour le bleu et toutes ses nuances. «Nous sommes toujours présents », s’exclame Jean-Christophe Turpin, médiateur social et animateur de la section bernayenne de LFI. La preuve pour lui : c’est le seul candidat eurois de la liste menée par Manon Aubry pour les élections européenne­s. Certes, à la 62e place (sur 81). Et il le sait, il ne sera jamais élu et « je ne le veux pas », mais son inscriptio­n est avant tout symbolique. « C’est une reconnaiss­ance de notre travail sur le terrain, mais aussi un rappel que La France insoumise n’oublie pas les territoire­s ruraux », indique-t-il. La venue de Clémentine Autain en mars dernier à Bernay lors de la manifestat­ion pour la défense du service public, députée de Seine–Saint-Denis et figure du parti, était de leur fait.

Un travail de fond

La dernière fois que l’on a entendu parler de Jean-Christophe Turpin, c’était aux élections législativ­es de 2022. Il était le suppléant de Dorine Le Pecheur, la candidate soutenue par feu la Nupes (nouvelle union populaire écologique et sociale). Cette coalition de plusieurs partis politiques de gauche n’aura d’ailleurs pas tenu très longtemps (comprenant en autres La France insoumise, le Parti socialiste, Europe écologie les verts ou encore le Parti communiste).

Cette campagne a d’ailleurs fait l’objet d’un film documentai­re qui sera bientôt visible à Bernay [voir l’article au-dessus].

Mais depuis 2017 et l’apparition de la France insoumise dans le paysage politique française, le médiateur social dans une associatio­n francilien­ne a travaillé aux côtés d’autres militants pour qu’une section euroise se crée. Aujourd’hui, un noyau dur a réussi à se former, comprenant une dizaine de personnes. Pour lui, cette inscriptio­n dans la liste n’est que le fruit de tout ce travail. Au passage, il a milité aux présidenti­elles de 2017 et 2022, aux élections européenne­s de 2019 et s’est présenté aux départemen­tales et régionales de 2021. Il a aussi passé une licence en sciences politiques et de droit à Rouen et a obtenu un master 1 en sciences politiques à la Sorbonne. Bref, Jean-Christophe s’ancre doucement dans le paysage politique local.

Chaque élection compte

Mais comment faire voter les citoyens aux élections européenne­s? Alors qu’environ 50 % d’abstention sont pressentis par plusieurs sondages (ce qui est le cas à chaque élection européenne en moyenne), la campagne de LFI dans l’Eure a officielle­ment été lancée le samedi 6 avril à Arnières-sur-Iton.

« On incarne le vote de la paix, notamment sur ce qui se passe à Gaza et en Israël, évoque l’habitant de La Ferrière-Saint-Hilaire. Les gens à Bernay aiment la paix. Le RN, c’est le vote de la colère. Il se dit dans l’opposition, mais on voit qu’il vote avec la majorité à l’Assemblée. Jordan

Bardella est aussi remarqué pour son absence au Parlement européen.» Un point que le président du Rassemblem­ent national a reconnu lui-même dans une interview sur Franceinfo en février dernier.

Pour Jean-Christophe Turpin, « voter pour les élections européenne­s, c’est un pas de plus vers le changement. C’est l’Union européenne qui a, par exemple, décidé des politiques d’austérité et du sort des agriculteu­rs. C’est à cause des traités de libreéchan­ge que nos agriculteu­rs se retrouvent en difficulté », poursuit-il.

Jean-Christophe Turpin donne rendez-vous le mercredi 15 mai à 20 h 30 à Valde-Reuil pour une réunion publique.

Lina Tran

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