« N’oubliez jamais les victimes du bombardement qui a eu lieu le 26 juillet 1944»
Aucune cérémonie, événement mémoriel ou plaque n’existe rue de la Charentonne pour rendre hommage aux victimes civiles du bombardement de Bernay survenu le 26 juillet 1944.
Parmi les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale dans notre ville, alors que Bernay a été sauvegardée des bombardements massifs comme Lisieux, Caen et bien d’autres villes, aucune cérémonie, événement mémoriel ou plaque n’existe rue de la Charentonne pour rendre hommage aux victimes civiles du bombardement de Bernay le 26 juillet 1944.
15 morts
Le Père Mainbourg, décédé le 11 mars 2022, ancien curé de la paroisse, le répétait souvent à chaque Sainte-Anne lorsqu’on la fêtait encore : «
N’oubliez jamais les victimes
du bombardement qui a eu lieu sur Bernay le jour de la Sainte-Anne le 26 juillet 1944». La journaliste Ingrid Brinsolaro écrivait
dans l’Éveil en août 2014 : « Le mercredi 26 juillet, jour de la Sainte-Anne, la patronne de Bernay, huit morts sont enregistrés après la chute d’une bombe sur l’étude de Maître Lécaillier, notaire rue Leprévost, qui est tué avec un client et des employés. Les bombes visaient sans doute la Feldkommandantur installée dans la maison Marion au 17 de la rue, ou la Feldgendarmerie, 4 rue de la victoire. »
Le même jour, la maison de M. Houdoux, vétérinaire, à l’angle de la rue Gambetta et du boulevard Dubus, est touchée tout comme l’hôtel de la Croix Blanche, rue de la Charentonne, où sont tués l’hôtelière, Madame Trépagny, des clients, des employés, des voisins. Soit 15 morts. L’objectif était d’infliger de lourds dégâts à la voie ferrée CaenParis afin de ralentir la retraite allemande.
Rue du Pont-Ravet, au bas de la côte de Rouen, la maison de M. Lamotte s’écroule. Une jeune fille, touchée par la chute d’une pierre, décède dans la rue. Le soir du 26 juillet, on recense trois morts dans la maison de M. Gruchet, rue du 11 novembre, et deux morts dans la maison Renoux en face du moulin de la grosse tour. Enfin, le 27 juillet, un jeune homme trouve la mort dans la vallée de Carentonne. Bernay, à la différence de Rouen, ne fut pas une ville martyre, mais paya tout de même un lourd tribut pour la liberté.
Il existe aussi dans notre ville une plaque indiquant le nom d’un résistant, Roger Jean Houard, abattu par les Allemands le 16 mai 1944. Membre des FTPF (Franc Tireur Partisans et Français), mort pour la France, sa plaque mémorielle, qui était un temps fleurie, ne l’est plus depuis longtemps.
Un mystérieux résistant à la Couture
Il y a aussi au cimetière de la Couture dans le carré militaire, la tombe de ce mystérieux résistant, agent de renseignements du réseau franco-belge « Zéro
France », qui faisait partie du SOE (Special Operations Executive) appartenant aux services secrets britanniques, mort le 2 juillet 1944 à Charleroi (Belgique) lors d’une rafle dans les bureaux de l’organisation. Son histoire reste à écrire…
Il y a aussi Maurice Lemoing, dont une rue de Bernay porte le nom, mais dont plus personne ne connait l’histoire dans le maquis Surcouf, et tant d’autres…
L’année prochaine, nous fêterons le 80e anniversaire du 8 mai 1945 et la fin du nazisme, alors lançons un défi : inventorier, lister et réaliser un parcours mémoriel des monuments de notre ville des différentes guerres de 1870 à 1945. Il pourrait être porté par diverses associations (anciens combattants ou association historique), le service patrimoine de la ville, les classes de défense ou d’autres, chacun de son côté ou ensemble afin de perpétuer l’indispensable devoir de mémoire. Et comme le disait le «Vieux Lion» Sir Winston Churchill : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».