Jacqueline, hémiplégique, est bloquée chez elle depuis six semaines à Évreux
En partie paralysée, Jacqueline Beaudoin avait accueilli son fauteuil électrique comme une bénédiction. Jusqu’à ce qu’il tombe en panne à plusieurs reprises. Bloquée chez elle, la septuagénaire n’a pas les moyens de le faire réparer.
Jacqueline Beaudouin, veuve âgée de 75 ans, est hémiplégique depuis l’âge de cinquante ans, suite à un AVC. Elle est locataire d’un appartement, rue Passot, dans lequel elle vit enfermée depuis six semaines. La raison ? Son fauteuil roulant électrique est tombé en panne et elle n’a tout simplement pas trouvé de solution pour le faire réparer ou le changer.
De l’autonomie
Jacqueline n’a plus l’usage du côté gauche de son corps. Elle bénéficie d’une aide à domicile, le matin, pour faire sa toilette, s’habiller, préparer les repas, puis le soir pour se coucher. Elle avait récupéré une part d’autonomie grâce à son fauteuil roulant électrique. Il lui permettait de se déplacer dans son appartement et, surtout, de sortir pour aller faire ses courses. « J’allais seule au magasin à proximité pour faire mes commissions. Ça me faisait une sortie, les caissières avaient l’habitude de me voir, elles étaient gentilles avec moi, on discutait un petit peu. Je voyais du monde. Maintenant, je suis cloitrée chez moi », témoigne Jacqueline.
Trois pannes en sept mois
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) finance un fauteuil roulant électrique tous les cinq ans. Le dernier en date lui a été fourni en mars 2021 par Monville Médical. «Il est tombé en panne une première fois en septembre 2023. La batterie était défaillante. Elle a été changée, j’ai participé aux frais à hauteur de 53 €. Ensuite, fin 2023, le chargeur a rendu l’âme. Il a été remplacé sans que je contribue financièrement. Mi-mars 2024, nouvelle panne, c » est le boitier de commande qui a lâché ». Le devis de réparation est de 775 €. Trop cher pour
Jacqueline qui ne dispose que faibles revenus.
La CPAM lui octroie un forfait réparation de 333 € par an, mais, compte tenu de la dernière grosse panne, le remplacement de la batterie en octobre 2023, il lui faut attendre octobre 2026 pour bénéficier d’un nouveau fauteuil. Avec un reste à charge de 442 €, qu’elle n’aura toujours pas…
Pas de solution avant mars 2026
Sensibles à sa situation, ses voisins et amis se sont mobilisés pour tenter de trouver une solution. Gérard a entamé des démarches : « Je suis d’abord allé solliciter la préfecture. On m’a renvoyé vers la mairie. Là on m’a dit de m’adresser au CCAS qui, à son tour, m’a renvoyé vers la MDPH. Résultat : pas de solution ».
Jacqueline Beaudouin, malgré son handicap, a lancé des appels au secours. « Une assistante sociale m’a répondu que ça pouvait durer longtemps ».
Il lui reste deux solutions pour retrouver de l’autonomie avec son fauteuil roulant électrique : « Soit je trouve une aide financière de 775 € pour le réparer, soit l’Assurance maladie m’accorde une dérogation et anticipe son remplacement, au bout de trois ans au lieu de cinq. Sinon je vais devoir attendre mars 2026 ».
Pour l’instant, toutes les démarches se révélant infructueuses, Jacqueline ne peut plus sortir de chez elle depuis six semaines et rencontre des difficultés pour se déplacer à l’intérieur de son appartement. Elle est devenue dépendante de son entourage pour sortir et faire ses courses, alors qu’elle avait trouvé une grande part d’autonomie avec son fauteuil roulant électrique.
Eure infos