“Atteindre un tel niveau est extraordinaire”
François-Henri Pinault, PDG de Kering.
Gucci a-t-il changé les codes du luxe?
F.-H. P. Nous avons changé la façon de concevoir la création. Auparavant, l’industrie du luxe ne s’intéressait qu’à une clientèle privilégiée qui pouvait s’offrir ce type d’objets. Alessandro Michele, le directeur artistique, a eu ce génie de rendre la marque plus inclusive : elle s’adresse désormais à tout le monde. Il utilise les réseaux sociaux pour aller à la rencontre des autres, et c’est pour lui une source d’inspiration et de créativité. Les millennials, qui étaient déjà amateurs de luxe, ont été conquis par l’approche et la sincérité d’Alessandro.
Ils ont même influencé les consommateurs plus âgés.
La marque italienne peut-elle encore croître?
F.-H. P. Nous sommes sur un marché en croissance qui va perdurer. C’est extraordinaire et très rare dans le paysage économique. Notre chance, c’est que le marché du luxe est un marché de l’offre. Il peut donc être totalement décorrélé des tendances de l’économie générale. Depuis 2015, Gucci a une croissance très largement supérieure à celle du secteur. Réussir à atteindre un tel niveau est extraordinaire.
Gucci peut-elle dépasser Louis Vuitton?
F.-H. P. Dépasser tel ou tel n’est pas une fin en soi. Le luxe n’est pas un univers de comparaison. Mais la maison a encore un immense potentiel.