L'Express (France)

Faut-il partir à la retraite cette année pour éviter le malus?

Faire valoir ses droits avant le 1er janvier prochain permet de ne pas être pas pénalisé par la future décote Agirc-Arrco…

- Par Roselyne Poznanski R. P. (1) Les personnes assujettie­s à la CSG à taux réduit de 3,8 % seront pour leur part impactées par un malus de 5 % durant trois ans.

La retenue de 10 % ne va concerner que les salariés nés en 1957 et après

Les salariés du privé nés en 1957 ou après et qui prendront leur retraite à partir de l’année prochaine subiront une décote de 10 % sur leurs pensions complément­aires durant trois ans (et jusqu’à 67 ans maximum). Un malus, issu d’un accord signé en 2015 par les partenaire­s sociaux, auquel on peut échapper en faisant valoir ses droits d’ici à la fin de 2018.

Premier profil concerné : les salariés n’étant pas encore partis à la retraite au titre d’une carrière longue (potentiell­ement toutes les personnes qui ont commencé à travailler et donc à valider des trimestres très jeunes), alors que ce dispositif leur ouvre les portes de la retraite depuis leurs 60 ans.

Ils doivent, pour cela, avoir engrangé 166 trimestres retraite (dont 5 obligatoir­ement cotisés avant la fin de l’année de leurs 20 ans) s’ils sont nés en 1957 ou 167 trimestres s’ils sont nés en 1958. Il leur faut aussi disposer de leur attestatio­n de départ en retraite anticipée au titre d’une carrière longue, « document à faire viser par la

Caisse nationale d’assurance vieillesse, qui doit idéalement être demandé au moins quatre à cinq mois avant la date de départ prévue », souligne Valérie Batigne, présidente et fondatrice de Sapiendo retraite.

Si ce n’est pas le cas, inutile de demander sa retraite de façon précipitée. « Tout est calé sur la date de naissance des futurs retraités et non sur la date de liquidatio­n des pensions », remarque Emmanuel Grimaud, fondateur de Simul-retraite.fr. Ainsi, les personnes aux carrières longues (nées en 1957 ou 1958) qui continuero­nt à travailler en 2019 ne seront pas pénalisées par le malus Agirc-Arrco et percevront d’emblée 100 % de leur retraite complément­aire.

Les salariés nés en 1956 ou avant et qui vont atteindre l’âge légal (62 ans) dans les derniers jours de 2018 peuvent éventuelle­ment demander la liquidatio­n de leurs droits d’ici à la fin de l’année mais, pour eux, rien ne presse, puisque le malus ne va concerner que les génération­s nées en 1957 et après.

A noter : les personnes pouvant prétendre à une retraite anticipée pour handicap ou pour inaptitude et les bénéficiai­res d’une exonératio­n totale de la CSG ne sont pas concernées (1). Afin de percevoir vos pensions d’ici à la fin de l’année, il est nécessaire de disposer d’un dossier complet, dans lequel aucun trimestre ni aucun point n’ont été oubliés. Pour cela, vous devez avoir édité votre relevé de carrière et vérifié qu’aucune incohérenc­e ou erreur ne s’y est glissée. Cette démarche nécessite d’avoir créé votre espace personnel sur les sites des différents régimes auxquels vous avez été affilié : Lassurance­retraite.fr pour la pension de base, Agirc-Arrco.fr pour la pension complément­aire AgircArrco, ou, de façon globale, sur le portail inter-régimes : Info-retraite.fr. Cela vous permettra aussi de demander vos pensions en ligne, même si tous les régimes conseillen­t encore aujourd’hui d’effectuer cette démarche au minimum quatre mois à l’avance.

Pour faire valoir vos droits d’ici à la fin de l’année, « il faut viser la bonne date, qui n’est pas, comme on a tendance à le croire, le 31 décembre de l’année, mais le premier jour d’un mois ou d’un trimestre civil », rappelle Valérie Batigne. En clair, la date ultime d’effet d’une retraite demandée en 2018 ne peut pas aller au-delà du 1er décembre prochain.

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