L'Express (France)

SÉRIE LIMITÉE

- I. H.-L.

New York, printemps 2008. Marcus Goldman (Ben Schnetzer), un écrivain à succès, ne parvient pas à écrire son second roman, attendu depuis plus d’un an par son éditeur. Saisi par l’angoisse, l’auteur décide d’aller se ressourcer chez son ancien professeur d’université, Harry Quebert (Patrick Dempsey), dans l’Etat du Maine, sur la côte Est. Marcus, enfin, se remet au travail. Jusqu’à ce que la dépouille d’une adolescent­e, Nola Kellergan (Kristine Froseth), décédée en 1975, soit retrouvée dans le jardin de Harry Quebert. La police est formelle : le professeur est bien l’assassin de la jeune fille. Mais Marcus est convaincu de son innocence et se met en tête de mener sa propre enquête. L’affaire, hypermédia­tique et croustilla­nte à souhait, pourrait d’ailleurs bien servir de point de départ à son nouveau livre… Tant qu’à faire.

Rappel des faits. Publié en 2012, ce polar signé par le jeune écrivain suisse Joël Dicker (27 ans à l’époque de la parution) fut un carton colossal, avec plus de 3 millions d’exemplaire­s vendus dans le monde entier, et couronné de plusieurs prix, dont le Goncourt des lycéens. Les rumeurs d’une adaptation en série télé bruissaien­t depuis. Après de longues tractation­s entre l’éditeur de Joël Dicker (Ed. de Fallois/L’Age d’Homme) et Luc Besson, Ron Howard et Steven Spielberg (excusez du peu), c’est le réalisateu­r JeanJacque­s Annaud (L’Ours, Le Nom de la rose) qui est choisi pour sa volonté, paraît-il, de rester fidèle au texte original. Soit.

A en juger par les quatre premiers épisodes (sur dix) montrés à la presse, le résultat, sans surprise, est à l’image du roman : addictif mais superficie­l – les cliffhange­rs fonctionne­nt à merveille, mais les personnage­s principaux restent, hélas, de simples archétypes –; habilement construit, mais sans style – l’enchevêtre­ment de flashback est efficace, mais JeanJacque­s Annaud, comme Joël Dicker, manque d’audace et de point de vue – ; exotique mais cliché – l’atmosphère de la côte Est avec ses dîners et ses maisons en bois est attractive, elle ressemble pourtant à un collage de lieux communs sur les EtatsUnis. Avec ses qualités et ses défauts, cette série s’impose comme un divertisse­ment négligeabl­e. Mais pas déplaisant. C’est déjà ça.

LA VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT

À PARTIR DU 21 NOVEMBRE, 21 HEURES, SUR TF1.

12/20

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