L'Express (France)

Du fait div’ à l’appel

- H. M.

Le 1er octobre, TF1 programme son film sur l’affaire Jacqueline Sauvage. Un mois plus tard, la même chaîne diffuse Le Jour où j’ai brûlé mon coeur, inspiré des années de calvaire vécues par Jonathan Destin, victime de harcèlemen­t scolaire. Même topo pour M6, qui propose prochainem­ent son téléfilm sur l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès. Succès d’audience garanti. Car c’est bien l’Audimat qui fait courir les chaînes : plus de 8 millions de curieux ont regardé l’unitaire sur Jacqueline Sauvage, un record depuis 2015! Reste qu’adapter ces histoires est périlleux : la réalité d’une affaire criminelle ou judiciaire peut-elle vraiment être portée à l’écran en toute objectivit­é, avec toutes ses nuances et subtilités? Dans une tribune publiée le jour de la diffusion du film de TF1, l’avocat général du procès en appel en a déploré le parti pris, regrettant que Jacqueline Sauvage soit devenue le « symbole inadapté d’un fait majeur de société ». Sans parler des affaires qui ne sont pas encore élucidées ou jugées et restent donc sujettes à des rebondisse­ments. Où l’on se rend compte que la fiction et la réalité ne courent pas dans la même catégorie. La première est un sprint quand la seconde se déroule sur une longue distance. Mais si le 100-mètres, qui joue l’élan du coeur, est la course la plus applaudie, le marathon, lui, est un travail de fond. Qu’il ne faut pas perdre de vue.

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