L'Express (France)

Chaque fois, les mêmes insultes, une même volonté d’humilier, de réduire à néant, d’imposer sa manière de penser et de vivre

Basta ! Ça suffit ! Les homosexuel­s prennent la parole pour dénoncer les agressions dont ils sont victimes. Et obtenir enfin des pouvoirs publics une réaction à la hauteur de la violence qui leur est faite.

- Par Agnès Laurent, avec Amandine Hirou, Anna Benjamin, Emilie Tôn, Romain Scotto, Thibaut Solano et Julien Mignot (photos)

Cette nuit-là, il tourne longtemps la question dans sa tête. Doit-il ou non diffuser sa « gueule cassée » sur les réseaux sociaux? Il songe à ce jeune de 15 ans avec qui il échange depuis des semaines : oui, lui a-t-il dit, tu peux faire ton coming out sans danger. Il pense à ces gestes anodins – s’embrasser, s’étreindre, se tenir par la main – qui lui ont valu, ce soir de mi-septembre, d’être frappé par une bande de gamins parisiens qui n’ont pas supporté de voir deux garçons se faire un câlin dans la rue. Il se remémore cette image de Wilfred de Bruijn, agressé à Paris il y a cinq ans, qui l’avait tant marqué. Il se dit qu’au fond, depuis, rien n’a changé et qu’il est temps de le dénoncer. Oui, l’homophobie existe en France en 2018. Oui, elle s’exprime partout, y compris en plein coeur de la capitale. A peine sorti de l’hôpital, Arnaud Gagnoud, comédien de 27 ans, poste sur les réseaux sociaux une photo de son visage amoché, avec ces quelques mots : « Je savais que cela devait m’arriver un jour. » Le lendemain, son téléphone est submergé de notificati­ons et de messages. En cette rentrée de 2018, son « ça suffit ! » sert de détonateur. Au fil des semaines, des filles et des garçons, tous agressés parce qu’homosexuel­s, montrent au monde leurs bleus et leurs nez cassés. Basta ! crient-ils à ceux qui ne veulent pas voir. Réveillezv­ous! hurlent-ils à ceux qui sont persuadés que ça n’existe plus.

Même parcellair­es, les chiffres sont là pour rappeler que la « haine du pédé » est toujours bien vivace. En 2017, l’associatio­n SOS homophobie a recueilli 1650 témoignage­s de vic- times d’actes homophobes. La Délégation interminis­térielle à la lutte contre le racisme, l’antisémiti­sme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) a, elle, relevé 1026 infraction­s à caractère homophobe ou transphobe, dont 262 actes de violences physiques et sexuelles. Soit une agression toutes les trentetroi­s heures. Et ça continue : sur les neuf premiers mois de 2018, le ministère de l’Intérieur a enregistré une hausse de 15 % des plaintes par rapport à la même période de 2017. Augmentati­on du nombre de délits ou des signalemen­ts auprès de la police? Impossible de trancher. La violence, elle, ne fait aucun doute.

CHAQUE FOIS, LES MÊMES MOTS, LES MÊMES INSULTES

Les témoignage­s abondent. Sofiane*, étudiant parisien en sciences politiques, rentre d’une soirée en bus de nuit lorsqu’il est agressé par des garçons montés en même temps que lui. Coups, lunettes cassées parce que, raconteron­t-ils ensuite, « il les regardait comme les hommes regardent les femmes dans le métro ». Dans le Nord, Bastien* accepte d’aller boire un verre chez un couple en fin de soirée et se retrouve humilié, battu une partie de la nuit. A Marseille, en mars 2017, Zak Ostmane, 39 ans, sort dans un bar qu’il connaît bien, il suit un homme qui l’invite chez lui, un autre les accompagne. Il boit une bière, puis reçoit un coup au visage et perd conscience. Quand il reprend ses esprits, l’un des deux hommes le sodomise. Il est ensuite tabassé, attaché à une chaise, jeté contre le mur, le nez cassé. Son cauchemar dure jusqu’au surlendema­in matin : depuis une fenêtre, il parvient à interpelle­r des policiers dans la rue.

Chaque fois, les mêmes mots, les mêmes insultes,

pédé, lesbienne, chaque fois, une même volonté d’humilier, de réduire à néant, d’imposer sa manière de penser. En février dernier, Marie* et Laurie* attendent le train à Pontoise lorsqu’une fille, membre d’un groupe présent sur le quai, lâche : « Il ne faut pas passer à côté d’elles, ce sont des putains de lesbiennes. » La bande les entoure, Laurie est frappée, elles sortent une bombe aérosol, mais doivent surtout leur salut à l’arrivée de la police. « Pour les lesbiennes, l’homophobie est accompagné­e de sexisme, on nous dit sans cesse qu’un jour on aura forcément besoin d’hommes dans nos vies », note Marie. Mi-août, Vanesa Campos, prostituée trans, a été assassinée au bois de Boulogne, à Paris. Rien à voir? Certains n’y voient qu’un acte crapuleux. Tout à voir, au contraire, pour d’autres : c’est la différence sexuelle qui est visée.

Depuis quelques semaines, les victimes racontent la violence dont elles sont victimes et leur ras-le-bol. Elles aimeraient qu’on les entende, qu’on les croie. Elles aimeraient qu’enfin les pouvoirs publics prennent la mesure de la peur dans laquelle elles vivent. Beaucoup d’homosexuel­s ont été blessés par le tweet d’Emmanuel Macron posté après une agression, bien tardif, et pour le moins maladroit, puisqu’il y parle de « tolérance ». « Je ne veux pas être toléré. Je suis humain, j’ai le droit d’être là aussi légitimeme­nt que les autres », lâche Zak Ostmane. Ils aimeraient un geste fort, bien plus fort. Sébastien* regrette qu’au moment de la campagne présidenti­elle, alors que Macron encore candidat dément publiqueme­nt les rumeurs qui courent sur son homosexual­ité, il n’ait pas ajouté : « Et même si je l’étais, quel serait le problème? » Parce que les mots ont de l’importance.

Bien sûr, ils savent que leurs droits ont progressé, avec le Pacs et le mariage pour tous. Que l’époque a changé : lors de la campagne présidenti­elle de 2017, on a parlé homophobie quand François Mitterrand n’a jamais prononcé le mot « sida » en quatorze ans de présidence. Plus récemment, ils ont entendu Anne Hidalgo, la maire de Paris, annoncer un plan de lutte contre l’homophobie. Ils ont vu trois membres du gouverneme­nt, Christophe Castaner, Nicole Belloubet et Marlène Schiappa, se déplacer dans les locaux de SOS homo-

« Je ne veux pas être toléré. J’ai le droit d’être là aussi légitimeme­nt que les autres »

phobie après la récente vague d’agressions. Mais, au fond, ils ne croient plus vraiment à la volonté des politiques. Bruno Wiel fut laissé pour mort en 2006 après une violente attaque, il regrette que rien n’ait changé : « Mon agression s’est produite en plein Paris, elle a été ultramédia­tisée. C’était il y a plus de dix ans et, voilà quelques jours, j’entends Anne Hidalgo dire qu’elle va agir ! Il serait temps qu’à l’école aussi on apprenne qu’on peut aimer autrement que chez Disney, qu’on n’épouse pas forcément un prince ou une princesse. »

De l’Education nationale ils attendent beaucoup puisqu’il s’agit du premier endroit où s’exprime – et où se combat – l’homophobie. Sans voir venir grand-chose, à l’exception d’une campagne de sensibilis­ation annoncée pour décembre ou janvier. « On peut dire qu’à l’heure actuelle l’Education nationale a failli à sa tâche de fournir des cadres de formation et d’interventi­on concrets », note Gabrielle Richard, chercheuse à l’Observatoi­re universita­ire internatio­nal éducation et prévention de l’université de Paris Est- Créteil. La peur, peutêtre, d’être prise à partie par la Manif pour tous, très active dès qu’il est question d’éducation sexuelle ou de genre à l’école.

Ils espèrent enfin que police et justice feront preuve d’une plus grande écoute et d’une plus grande fermeté. « De l’Etat français j’attends non pas des réunions, mais un travail de terrain, je veux que la justice fasse son travail, qu’elle sévisse, que les agresseurs aient des peines lourdes et que les enquêtes et les instructio­ns soient plus rapides. C’est le seul moyen de faire en sorte que les agresseurs réfléchiss­ent à deux fois avant de faire de telles choses », poursuit Zak Ostmane. En 2017, 35 condamnati­ons seulement ont été prononcées avec les circonstan­ces aggravante­s d’homophobie et 25 sur les dix premiers mois de 2018. Insuffisan­t, trop lent pour beaucoup. Arnaud Gagnoud ne comprend pas pourquoi seul un de ses six agresseurs est poursuivi, celui qui l’a frappé avec le casque de moto, alors que les autres sont connus des services de police. « Ils bénéficien­t d’une forme d’impunité. Le message qu’on leur adresse, c’est qu’on peut insulter quelqu’un, le frapper, l’encercler et se balader tranquille­ment dans les rues de Belleville », regrette-t-il.

L’immobilism­e des pouvoirs publics est d’autant plus mal vécu que le climat se tend. Avec le débat sur la PMA pour toutes prévu en 2019 au Parlement, les associatio­ns redoutent une nouvelle vague d’actes homophobes. Le mariage pour tous, en 2013, a laissé de mauvais souvenirs. « Au moment où la discussion démarrera, on va entendre des députés et des sénateurs légitimer l’homophobie. Les gens se disent : mais si un député peut dire ça, moi aussi. Et d’autres se sentiront autorisés à aller jusqu’à l’agression », s’inquiète Olivier Nostry, président de l’associatio­n Exaequo à Reims. Dans une société qui se revendique tolérante mais ne l’est plus vraiment, les mois à venir peuvent se révéler explosifs. Brigitte,

« Je veux que la justice sévisse, que les agresseurs aient des peines lourdes »

62 ans, vit depuis quarante ans avec sa compagne dans le nord de la France. Elle n’a jamais rencontré d’hostilité, mais elle constate cette fragmentat­ion : « Les gens qui agressent ont la haine de l’autre. Ils sont antisémite­s ou anti-Arabes, ils nous considèren­t comme des gens différents. Il y a une montée des extrêmes, peut- être sommes-nous dans une phase où tout s’accélère. »

Dans certaines zones, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de vivre son homosexual­ité au grand jour. La banlieue est de celles-là. Lyes a 23 ans, il habite à Gennevilli­ers (Hauts- de-Seine). Pour avoir posté une photo de lui embrassant son compagnon, il est insulté, bousculé quasi quotidienn­ement par des jeunes de son quartier, depuis un an et demi. « A Paris, on a le droit d’être gay, pas celui de se balader. En banlieue, on n’a pas le droit d’être gay. C’est une no-go zone pour les LGBT. » Brahim NaïtBalk est d’une autre génération, il a vécu à Aulnay-sous-Bois, dans la cité des 3000. Désormais, à 55 ans, il habite à Meudon, loin de son quartier, mais continue à se faire insulter : « De jeunes Maghrébins qui n’ont aucune culture musulmane et ne savent pas ce qu’est le Coran se permettent de vous dire que ce que vous faites est contre-nature. Ils ont entendu dire qu’Allah ne cautionnai­t pas l’homosexual­ité. On a envie de les éduquer. Ils sont tellement violents dans leurs mots. » Contrairem­ent à ce que tente de faire croire Marine Le Pen et le Rassemblem­ent national, banlieusar­ds et musulmans n’ont pas l’apanage des agressions homophobes. L’étude du profil des auteurs poursuivis par la justice montre que, si cette explicatio­n est présente dans certains cas, elle est loin d’être la seule (voir page 38).

Ecole, monde du travail, lieux publics… L’ostracisme se glisse dans les moindres interstice­s. Selon une enquête de l’Ifop réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès, en juin 2018, 16 % des personnes LGBT interrogée­s disent avoir été victimes d’une agression homophobe au cours des douze derniers mois, dont la moitié verbalemen­t. Sébastien se souvient de cette scène en 2014, dans le sud de la France, quelques mois après l’adoption du mariage pour tous. Avec son compagnon, il fait la queue à une caisse de magasin. Une femme le double, il proteste, elle ronchonne, son fils lâche : « Ceux-là, depuis qu’on leur a donné le mariage pour tous, ils se croient tout permis! » Sébastien décide de porter plainte. « C’était de l’insulte et de la présomptio­n d’homosexual­ité », tranche-t-il. Il n’aura jamais de nouvelles de la justice, mais il n’a pas oublié.

COMMENT AFFRONTER L’HOMOPHOBIE ORDINAIRE ?

Alors, faute d’actions concrètes des pouvoirs publics, on apprend. On apprend à vivre avec, à faire semblant de. On apprend à ne pas réagir à une provocatio­n dans le métro ou dans la rue. On accepte que des parents attendent six mois avant de recevoir une compagne après un coming out, « le temps de s’habituer ». On laisse glisser la remarque d’une tante qui, à propos de lofts confortabl­es construits dans un quartier populaire, commente : « Il n’y a que les homosexuel­s qui achètent, ils ont les moyens, eux. » On apprend à ne plus entendre les insultes ou à y répondre par l’humour, parce que, sinon, on se battrait vingtquatr­e heures sur vingt- quatre, sept jours sur sept. Même si on sent confusémen­t que, en ne combattant pas les mots, on risque d’ouvrir la porte à un acte plus grave. L’homophobie ordinaire est la plus difficile à définir et à affronter. Où commence-t- elle ? Où s’arrête-t-elle ? Comment la distinguer de la bêtise ou de l’ignorance ? JeanLoup Thévenot est président de l’associatio­n LGBT 66, il cherche de nouveaux locaux à Perpignan. Il bénéficie du soutien de la mairie, sa structure a les moyens financiers de louer, mais les bailleurs privés se défilent. Les excuses sont imparables – on ne veut plus louer, finalement ; les associatio­ns, c’est toujours des problèmes… – et le soupçon en reste un. Il faudra un coup de gueule poussé

dans L’Indépendan­t, le journal local, pour que les choses avancent.

Pour ne pas attirer l’attention, une partie des 4 millions de citoyens LGBT choisit de distinguer strictemen­t sphères privée et publique. En s’astreignan­t à se taire, voire à se cacher la moitié du temps. Michaël a travaillé pendant dix ans dans une banque d’affaires, il n’a jamais dit qu’il aimait les garçons. Le milieu est trop macho, trop hétéro. D’ailleurs, il est arrivé que la soirée de fin d’année soit organisée dans un club de strip-tease sans que personne ne se pose de questions sur le fait que cela pourrait gêner certains. Il observe, avec un brin d’envie, un salarié plus âgé, qui lui est homosexuel affirmé et militant. « J’étais à la fois fasciné par lui et tétanisé car je voulais avant tout un droit à l’indifféren­ce », raconte-t-il. Il faudra qu’il change de voie et de secteur pour vivre enfin son homosexual­ité au grand jour. Brigitte, elle, n’a jamais caché qu’elle vivait avec une femme. Elle ne l’a pas revendiqué non plus. Une posture qui, pense-t-elle, lui a permis d’être professeur­e de gym en collège, élue municipale, puis maire d’une ville de 5000habita­nts sous l’étiquette communiste, sans difficulté­s majeures. Au collège, elle n’a jamais nié son orientatio­n sexuelle lorsque des enfants la cherchaien­t, tout en mettant rapidement un point final à la conversati­on. « La plupart du temps, je me suis rendu compte après qu’ils étaient eux-mêmes homosexuel­s. Plus globalemen­t, le but du jeu, c’est de se fondre dans la vie ordinaire des gens. Si j’avais été plus militante ou si j’avais mené des actions plus provocatri­ces, ça aurait peut-être posé problème », résume-t-elle.

Peu à peu, pourtant, nombre d’homosexuel­s avaient choisi de ne plus se cacher, de vivre comme des hétérosexu­els, de se tenir par la main ou de s’embrasser dans la rue s’ils en avaient envie. Une nouvelle liberté chèrement conquise, que les récentes agressions menacent. Désormais, même ceux qui, hier, assumaient en public leurs relations de couple commencent à s’interroger. Après l’attaque dont elles ont été victimes dans le RER A, Marie et Laurie ont longtemps évité les transports en commun. Encore aujourd’hui, lorsqu’elles doivent rentrer après les cours, elles sont apeurées. Elles ne vont plus main dans la main dans la rue et font attention aux groupes de personnes qui les approchent. Arnaud Gagnoud éprouve le même sentiment. « On est plus vigilants qu’avant, on ne s’est plus tenus par la main. Je sais qu’il faut que je le refasse, mais c’est trop tôt, explique-t-il. On a changé, c’est triste. » La crainte n’émane pas seulement des personnes qui sont agressées physiqueme­nt. Tous et toutes l’intègrent, plus ou moins consciemme­nt. Il y a quelques semaines, Sébastien prend le métro. En face de lui, un couple de garçons s’embrasse, parle fort. Sébastien redoute l’incident. « J’avais envie de leur dire d’arrêter, qu’ils se mettaient en danger, je guettais le moment où ça allait déraper », se remémore-t-il. Comme une vie aux aguets quand l’amour devrait être un abandon, une fête.

Ne plus se cacher : une nouvelle liberté que les récentes agressions menacent

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 ??  ?? Meudon Brahim Naït-Balk, 55 ans, subit l’opprobe de « jeunes Maghrébins qui ignorent le Coran ».
Meudon Brahim Naït-Balk, 55 ans, subit l’opprobe de « jeunes Maghrébins qui ignorent le Coran ».
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 ??  ?? Paris Arnaud Gagnoud a été roué de coups à la mi-septembre parce qu’il faisait un câlin à son ami, un soir, à la sortie d’un théâtre.
Paris Arnaud Gagnoud a été roué de coups à la mi-septembre parce qu’il faisait un câlin à son ami, un soir, à la sortie d’un théâtre.
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 ??  ?? Besançon Maël, étudiant, est un homme transgenre. Il a perdu connaissan­ce après avoir été frappé par au moins quatre personnes le 26 septembre.
Besançon Maël, étudiant, est un homme transgenre. Il a perdu connaissan­ce après avoir été frappé par au moins quatre personnes le 26 septembre.
 ??  ?? Paris Zoé et sa compagne se sont fait cracher dessus et tirer les cheveux par un couple, dans un bus, en mars.
Paris Zoé et sa compagne se sont fait cracher dessus et tirer les cheveux par un couple, dans un bus, en mars.
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Gennevilli­ers Lyes, 23 ans, est régulièrem­ent bousculé et insulté par les jeunes de son quartier.
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 ??  ?? Marseille Zak Ostmane a été séquestré, violé et tabassé par deux anciens légionnair­es en mars 2017.
Marseille Zak Ostmane a été séquestré, violé et tabassé par deux anciens légionnair­es en mars 2017.

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