L'Express (France)

Une fratrie au poil

- 15/20 GRAMMAIRE INTIMISTE C. Ca. 17/20 A. L. F.

’un, stressé et bordélique, est dans le bâtiment (il démolit des tours). L’autre, amoureux et organisé, voit loin (il est opticien). Entre les deux, leur soeur, avocate, cherche l’homme idéal. Pour elle, notamment. Parce que, du côté des frangins, c’est une autre histoire. Ils sont un peu possessifs, très maladroits, et puis ils ont leurs soucis, profession­nels et personnels. Rien d’exceptionn­el et que de très banal, finalement. Et c’est bien pour cela que Lola et ses frères est épatant, captive et émeut en déroulant les sentiments du quotidien. Après la comédie, dont la réussite est rare, la chronique intimiste est le genre le plus difficile

LLA PERMISSION

DE SOHEIL BEIRAGHI. AVEC BARAN KOSARI, AMIR JADIDI… 1 28.

HD’une certaine manière, Afrooz est heureuse puisqu’elle s’épanouit en assurant le poste de capitaine de l’équipe féminine de futsal d’Iran. Lorsque le pays gagne son ticket pour la finale de la Coupe d’Asie des Nations, en Malaisie, ce sont onze années de travail acharné qui sont récompensé­es. Mais, à l’aéroport, Afrooz apprend à construire, périlleux exercice où l’auteur a vite fait de sombrer dans le lieu commun. Jean-Paul Rouve et son coscénaris­te David Foenkinos contournen­t l’écueil avec brio et touchent du stylo la grammaire d’un Claude Sautet. Ils permettent par la même occasion à José Garcia d’effectuer enfin un retour en grâce attendu, à Ramzy Bedia de confirmer sa capacité à tout jouer et à Ludivine Sagnier de retrouver la place qu’elle mérite : le haut de l’affiche.

LOLA ET SES FRÈRES

DE ET AVEC JEAN-PAUL ROUVE. AVEC AUSSI LUDIVINE SAGNIER, JOSÉ GARCIA, RAMZY BEDIA… 1 45.

Hque son mari lui interdit de quitter le territoire. Pour la jeune femme, une longue bataille commence afin d’arracher son indépendan­ce. En Iran, une femme ne peut pas voyager sans l’accord de son époux. Epingler cette société, dont l’archaïsme confine à l’absurdité, est l’enjeu de cette Permission, d’une puissance émotionnel­le rare. Nulle sensibleri­e dans le parcours d’Afrooz, incarnée par l’épatante Baran Kosari, que le réalisateu­r filme comme une tragédienn­e aux certitudes vacillante­s. Une Permission éminemment féministe et très politique.

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