DIAMANTINO
un hors-la-loi afin de redistribuer les richesses. En gros. Il y a bien quelques détails pour se démarquer de l’histoire qu’on connaît par coeur, mais la trame est au-delà du déjà-vu. Et de se demander quelle mouche a piqué Leonardo DiCaprio (qui n’apparaît pas dans le film) pour produire cette énième version sans surprise, si ce ne sont les décors et costumes, résolument modernes, qui participent à une esthétique charbonneuse chère à Otto Bathurst, maître d’oeuvre de l’excellente série Peaky Blinders.
Si le scénario avait été habillé avec autant d’audace que sont sapés les personnages, le film aurait eu autrement plus d’allure. DE GABRIEL ABRANTES
ET DANIEL SCHMIDT. AVEC CARLOTO COTTA, CLEO TAVARES, ANABELA MOREIRA… 1 32.
HDans le genre pas banal, Diamantino se pose là. Ça commence lors de la Coupe du monde de foot en Russie. La finale n’oppose pas la France à la Croatie, mais le Portugal à la Suède. Diamantino, star portugaise planétaire du ballon rond, voit des chiots géants quand il joue. Mais voilà que les animaux disparaissent, ce qui déstabilise le champion, provoquant la défaite de son équipe. Risée du pays, il décide de tout arrêter et adopte un réfugié
– en réalité, une flic déguisée chargée de trouver des preuves de blanchiment d’argent.
Sauf que les vraies coupables ne sont autres que les soeurs de Diamantino, des femmes sans foi ni loi qui poussent leur candide frère à se faire cloner malgré lui. Ce n’est pas tant la mise en scène, assurée par deux vidéastes maintes fois célébrés dans les musées d’art contemporain, qui épate, mais l’imagination fertile du tandem. Leur conte – car c’en est un, c’est sûr – brasse à la fois les Panama papers, la montée de l’extrême droite, la tragédie des migrants, le tout sans jamais perdre le spectateur. Mieux, en l’amusant et en l’étonnant. Ça frise la performance.