L'Express (France)

DIAMANTINO

- 16/20 C. Ca. C. Ca.

un hors-la-loi afin de redistribu­er les richesses. En gros. Il y a bien quelques détails pour se démarquer de l’histoire qu’on connaît par coeur, mais la trame est au-delà du déjà-vu. Et de se demander quelle mouche a piqué Leonardo DiCaprio (qui n’apparaît pas dans le film) pour produire cette énième version sans surprise, si ce ne sont les décors et costumes, résolument modernes, qui participen­t à une esthétique charbonneu­se chère à Otto Bathurst, maître d’oeuvre de l’excellente série Peaky Blinders.

Si le scénario avait été habillé avec autant d’audace que sont sapés les personnage­s, le film aurait eu autrement plus d’allure. DE GABRIEL ABRANTES

ET DANIEL SCHMIDT. AVEC CARLOTO COTTA, CLEO TAVARES, ANABELA MOREIRA… 1 32.

HDans le genre pas banal, Diamantino se pose là. Ça commence lors de la Coupe du monde de foot en Russie. La finale n’oppose pas la France à la Croatie, mais le Portugal à la Suède. Diamantino, star portugaise planétaire du ballon rond, voit des chiots géants quand il joue. Mais voilà que les animaux disparaiss­ent, ce qui déstabilis­e le champion, provoquant la défaite de son équipe. Risée du pays, il décide de tout arrêter et adopte un réfugié

– en réalité, une flic déguisée chargée de trouver des preuves de blanchimen­t d’argent.

Sauf que les vraies coupables ne sont autres que les soeurs de Diamantino, des femmes sans foi ni loi qui poussent leur candide frère à se faire cloner malgré lui. Ce n’est pas tant la mise en scène, assurée par deux vidéastes maintes fois célébrés dans les musées d’art contempora­in, qui épate, mais l’imaginatio­n fertile du tandem. Leur conte – car c’en est un, c’est sûr – brasse à la fois les Panama papers, la montée de l’extrême droite, la tragédie des migrants, le tout sans jamais perdre le spectateur. Mieux, en l’amusant et en l’étonnant. Ça frise la performanc­e.

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