Zourabichvili, une présidente « made in France »
La France a désormais un second chef de l’Etat ! Elue présidente de Géorgie (3,7 millions d’habitants) le 28 novembre, Salomé Zourabichvili (photo) a longtemps détenu un passeport français… auquel elle a dû renoncer pour concourir à l’élection suprême. Petite-fille de réfugiés politiques qui ont fui la Géorgie en 1921, cette femme de 66 ans est née et a grandi à Paris, où elle a passé la plus grande partie de sa vie. Diplomate, elle a fait l’essentiel de sa carrière au Quai d’Orsay, ou détachée à l’ONU. En 2003, cette cousine de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse devient brièvement ambassadeur de France en Géorgie, puis, dans la foulée de la « révolution des roses », elle est propulsée ministre des Affaires étrangères de son pays d’origine, avant d’être écartée en 2005 par le président Mikhaïl Saakachvili (aujourd’hui en exil), qui est depuis lors son ennemi intime. Largement distancée au premier tour, Zourabichvili a réalisé un étonnant come-back au second, grâce au soutien de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, lequel pilote la vie politique en coulisse. Entre les deux tours, le milliardaire a en effet promis de rembourser la dette de 600 000 foyers, endettés à hauteur de 2 000 laris, soit 650 euros. Cette promesse mirobolante a permis à Zourabichvili de remporter 60 % des suffrages dans la dernière ligne droite pour une victoire à la légitimité un tantinet problématique.