L'Express (France)

Le dernier combat des anti-Brexit

Avant le vote du 11 décembre au Parlement britanniqu­e sur l’accord signé entre Bruxelles et Londres, des patrons, petits et grands, rêvent encore d’un nouveau référendum.

- De notre envoyé spécial, Sébastien Pommier

l’approche de la gare de Waterloo, le train de banlieue de la South Western Railway commence à baisser de régime, invitant ses passagers à relever le nez et à admirer le paysage industriel qui borde les rives de la Tamise. Entre la station Vauxhall et le terminus de l’ancienne gare internatio­nale de la capitale, le tortillard frôle des usines et de petites résidences pavillonna­ires, gardant les buildings de la City bien en ligne de mire. Soudain, un large panneau vient troubler ce train-train quotidien. Encre noire sur fond jaune fluo, il est inscrit en lettres capitales « Bollocks to Brexit : it’s not a done deal ». Traduisez : « Brexit de mes couilles : rien n’est encore joué. »

AL’auteur de cette affiche n’est autre que Charlie Mullins, le plus célèbre des plombiers londoniens. A 66 ans, ce chef d’entreprise autodidact­e a depuis longtemps troqué sa salopette bleue pour un costume trois pièces tiré à quatre épingles. Celui qui a quitté l’école à 15 ans sans aucun diplôme a monté un empire de la tuyauterie et des services aux particulie­rs. Ses camions Pimlico Plumbers, reconnaiss­ables à leurs couleurs bleu, blanc, rouge, sillonnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre les rues de Londres. Il emploie 450 personnes, réalise plus de 45 millions de chiffre d’affaires et assume totalement son excentrici­té so british. « Pour nos entreprise­s, ce Brexit est une catastroph­e. Et l’accord passé par Theresa May avec Bruxelles fait peser un gros risque sur notre économie. C’est important que nos PME s’engagent, car ce sont elles qui vont souffrir », prévient le fantasque chef d’entreprise, dont la démonstrat­ion est brutalemen­t interrompu­e par les aboiements de sa chienne. « Elle sait tout de suite quand je parle de Theresa », s’esclaffe Charlie Mullins.

Ce panneau anti-Brexit, juché sur le toit de son entreprise, lui a valu des remontranc­es des autorités locales. Mais ce farouche « remainer » (terme

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 ??  ?? Message La mobilisati­on des« remainers » ne faiblit pas depuis la manifestat­ion massive du 20 octobre, à Londres.
Message La mobilisati­on des« remainers » ne faiblit pas depuis la manifestat­ion massive du 20 octobre, à Londres.
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Proclamati­on Sur le toit de la société de Charlie Mullins (à g.), un panneau très explicite.

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