LA GROSSE BÊTE QUI MONTE
acebook, Google, Apple, Microsoft… autant de concepts singuliers sortis des entrailles d’Internet sans faire beaucoup de bruit – à leur naissance, en tout cas. Accompagnés d’un certain scepticisme au départ, tous sont pourtant devenus des géants qui ont révolutionné le Web. Un impact qui se ressent jusque dans le quotidien de chacun, dans lequel ces noms prennent une place très (voire trop) impor-
Ftante. Un phénomène dont Amazon, monstre du commerce en ligne, est particulièrement emblématique.
Dans L’Irrésistible Ascension d’Amazon, Arte revient sur la progression fulgurante de l’entreprise fondée par Jeff Bezos, aujourd’hui l’homme le plus riche de la planète. Cet ancien protégé de l’investisseur David E. Shaw a très vite eu en main toutes les clefs de l’idéologie (ultra)libérale pour faire d’Amazon une bête tentaculaire et surpuissante. Les débuts modestes – il n’y avait que des livres à vendre – dans un garage des faubourgs de Seattle semblent bien loin. Plus que son offre, désormais multiple, c’est l’idéologie de l’entreprise qui fait froid dans le dos. Jeff Bezos a une obsession : que sa société devienne le seul intermédiaire dans toute vente via Internet. Et qu’Amazon soit indispensable, nécessaire pour M. Toutle-Monde. La mondialisation ouvre une véritable autoroute à Bezos, qui rompt avec les relations sociales traditionnelles. A commencer par celles de ses propres employés : des milliers de gens sans visage, enfermés dans des dépôts de la taille de Central Park et qui ne tirent aucune satisfaction de leur travail.
Durant une heure et demie, le documentaire tire la sonnette d’alarme. Journalistes, experts en médias, ex-employés, tous s’accordent à dire que la vraie force d’Amazon se trouve à présent dans la gestion des données que détient la firme sur ses utilisateurs. Avec à sa tête un PDG mégalomane, elle est de taille maintenant à défier des Etats et semble échapper à tout contrôle. Aussi ludique d’effrayant, le film dépeint une réalité qui flirte avec un épisode de Black Mirror.
L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION D’AMAZON
LE MARDI 11 DÉCEMBRE, À 20 H 50, SUR ARTE. de titres tels J’ai hébergé la maîtresse de mon mari ou Mon amant a trois maîtresses ?
Et que dire de cet accusé qui, au tribunal, plaide en s’exclamant : « On a déconné parce que… c’est la vie » ? A côté de ces « feuilletons », Sous le soleil et Plus belle la vie, c’est 24 heures Chrono et Le Bureau des légendes! Quoique la nullité poussée à ce point relève du grand art. Après tout, les films Z de Max Pecas (On se calme!… et on boit frais à Saint-Tropez)
ne sont-ils pas aujourd’hui cultes, et toujours irregardables?