LE POLAR POUR LES NULS
par marie-caroline auBert et natalie Beunat. FirSt éditionS, 376 p., 22,95 €. on peut se targuer de ne pas être si « nul » dans ce domaine, la lecture de ce Polar pour les nuls
rafraîchit la mémoire de belle façon et remet parfaitement l’histoire du genre en perspective. Quant aux vrais nuls, s’il en reste encore – et sûrement pas parmi les lecteurs de l’express, d’ailleurs –, vu le succès toujours plus grand du genre, ils vont découvrir que la littérature policière (énigme, thriller, noir) est bien le reflet du monde et une (en)quête de soi. avouer préférer agatha christie à James ellroy, ou bien aimer les deux, vaut n’importe quelle psychanalyse. marie-caroline aubert et natalie Beunat, expertes en la matière, déroulent l’histoire du polar et truffent (noire) cette chronologie de minibio d’auteurs, d’extraits de classiques, de conseils éclairés, d’infos pédago et de quelques quiz bien vus. Surtout, les chapitres alternent intelligemment la sociologie du genre, les éléments fondateurs, les coups de loupe sur les cadors (doyle, Simenon, hammett, ellroy) et les reines (christie, highsmith, Vargas) et un chic panorama du polar international – même si la France et les etats-unis sont les mieux servis. devant un tel festin, il est aussi permis de râler comme devant tout bon ouvrage historique : l’absence de Géo-charles Véran (et Jeux pour mourir, c’est de la biscotte ?), celle d’un polar de Jim thompson parmi les « dix romans incontournables » (et 1 275 Ames,
c’est des chamallows ?) ou celle d’un film de Kitano parmi les costauds du 7e art (et Hana-bi,
c’est du veau ?). histoire de râler. en revanche, il faut féliciter les auteures d’avoir cité La Taupe,
meilleure adaptation de tous les temps d’un roman de John le carré, et d’avoir écrit quelques lignes sur Sandrine collette, excellente romancière française. histoire d’applaudir à un ouvrage indispensable.