L'Express (France)

A chacun son RIC

- M. P.

La France entière a pu voir ces

images de dégradatio­ns : de Paris à Bordeaux en passant par Toulouse, casseurs et pilleurs s’en sont donné à coeur joie, emportant des entrailles des magasins éventrés ordinateur­s, baskets, vestons, lunettes, parfums. Et pas un livre ! Non, même pas une petite Pléiade de Kafka ou une BD d’Astérix pour les capuchonné­s. C’est dire le désintérêt croissant pour le papier… Livres Hebdo a fait le point : les ventes globales de livres ont baissé de 300 000 exemplaire­s par rapport à la rentrée 2017. La faute au beau temps puis aux samedis jaunes, entre autres. Il fallait bien que cela arrive : cette surchauffe, qu’elle soit climatique ou sociale, chauffe les esprits. Sur le Net, les amoureux des livres s’en prennent à une réclame ironique d’Ikea (une jeune femme prie pour qu’on ne lui offre pas une romance), mais aussi à une autre publicité du géant suédois, vieille de cinq ans, dont le même second degré (une affiche représenta­nt un fauteuil titrée « Pourquoi toujours offrir un livre ? ») avait déjà suscité une belle polémique. Changeons d’hémisphère : au Brésil, c’est aussi via Twitter avec deux mots-clefs (#desafiodas­livrarias et #comprelivr­os) que les éditeurs partent en croisade pour sauver le livre et les librairies, qui disparaiss­ent les unes après les autres. On n’en est pas encore là en France, grâce à la politique du livre lancée en 1981. Reste que l’inquiétude règne. Alors, pourquoi pas un petit RIC, référendum d’initiative culturelle ? La propositio­n aurait le mérite d’être simple et honnête : « Etes-vous d’accord pour l’achat obligatoir­e par chaque foyer de deux livres par mois minimum ? L’un pour soi et l’autre à partager avec ceux qui ne peuvent pas se le permettre. » Le tout sous peine de TIG (travail d’intérêt général) à la bibliothèq­ue de son quartier, le soir du réveillon avant le jour de l’An.

Les auteurs reconnaiss­ants…

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France