L'Express (France)

MAX BOUBLIL

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L’humoriste et comédien (Prêt à tout, Les Gamins...) a coécrit et interprète Mike, série drôlement insolente sur une ex-vedette de la chanson, loseur magnifique d’inconséque­nce. Un programme d’un style audacieux.

l’express Quel style de père êtes-vous ?

Max Boublil Pas du tout comme Mike, c’est sûr ! J’ai deux petites filles de 2 et 6 ans, avec lesquelles je suis un papa aimant, évidemment, mais trop copain et laxiste. J’ai décidé de changer, car je me fais complèteme­nt bouffer ! Heureuseme­nt que leur mère est là, beaucoup plus autoritair­e.

Vous inscrivez plus Mike dans le style feuilleton ou série ?

Disons que Mike est « sitcomisan­t », proche du dessin animé BoJack Horseman, qui suit un ancien acteur devenu alcoolique couchant à droite à gauche avec des femmes. On est dans le même ton. Mike est une ex-vedette bourrée de vices qui fout en l’air tout ce qu’il entreprend. C’est trash, mais ça reste malgré tout assez moral car, finalement, il court après sa famille, son ex-femme, notamment, qu’il rêve de reconquéri­r.

Que se passe-t-il dans votre tête quand vous vous lancez dans ce projet ?

Je suis un grand consommate­ur de séries, surtout depuis que j’ai des enfants. A la différence d’un film, on peut développer des personnage­s, des situations… On peut caractéris­er à l’infini un protagonis­te, s’attarder sur sa famille ou un de ses amis… Le cinéma demande une efficacité et un rythme presque publicitai­res. Dans une série, on peut perdre du temps. C’est agréable de perdre du temps. On peut également pousser le curseur très loin dans le politiquem­ent incorrect, ce qui est désormais quasi impossible dans un film. Si on avait voulu produire Mike pour le grand écran, on n’y serait jamais parvenu.

Et comme téléspecta­teur, quel est votre style de séries ?

J’adore Friends, Californic­ation… et aussi Vinyl, sur le milieu de la musique dans les années 1970. Et, dans un autre style, des séries fantastiqu­es et d’horreur. Récemment, j’ai découvert The Haunting of Hill House sur Netflix, assez terrifiant. Et puis, dans un style très drôle et trash, sur OCS, Sally4Ever, à côté de laquelle on est des enfants de choeur avec Mike.

Mike est un chanteur de variété. C’est votre style de musique ?

J’écoute du rap, style qui représente aujourd’hui la chanson populaire. Angèle, Roméo Elvis…, la nouvelle chanson française intéressan­te se situe dans ce genre. Ils vont très loin, les textes sont beaux, il y a de super mélodies… Il n’est plus indispensa­ble de porter des chaînes en or et de se mettre des bagues aux dents pour être crédible.

A quel style d’humour appartenez-vous?

Je n’aime pas l’humour absurde. J’aime la vanne qui dépend de la psychologi­e du personnage et qui dépasse les bornes. Le potache me fait rire, le régressif, mais il faut que ce soit emballé avec une certaine cohérence, que ce ne soit pas purement gratuit.

Et comment définiriez-vous votre look ?

Je travaille dessus car j’approche de la quarantain­e. Je me suis rendu compte en accompagna­nt ma fille à l’école que j’étais le seul parent à porter une doudoune Chevignon! Alors je fais des efforts. Je mets des sweats noirs, par exemple, sans logo. C’est plus sobre.

En revanche, pour le style de votre coiffure, vous semblez avoir abandonné tout espoir !

C’est le problème du cheveu israélite. Il est frisé et indomptabl­e. A moins de le couper très court, il est en bataille. Je les ai lissés une fois pour un rôle, et le film n’a pas marché. J’y ai vu un signe.

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TÉLÉ Mike, chaque jeudi, à 20h40, sur OCS.

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