La réforme de la fonction publique prend du retard
Même pas peur. La colère des gilets jaunes n’a guère entamé le tempo des réformes, et notamment celle prévue dans la fonction publique. La semaine dernière, Olivier Dussopt (photo), le secrétaire d’Etat chargé du sujet, a présenté son « avant-projet de loi », lequel a immédiatement déclenché l’ire des syndicats. Au lieu de gérer la baisse des effectifs avec les traditionnels départs en retraite, le gouvernement a dévoilé une panoplie d’outils visant à inciter les agents publics dont l’emploi disparaîtrait à accepter un poste dans une autre administration… voire dans le privé. Une rupture conventionnelle avec droit au chômage, à l’image de ce qui existe déjà dans les entreprises, devrait également être testée pour les fonctionnaires hospitaliers et ceux de l’Etat. Et le gouvernement veut aller vite. Sauf que, par rapport aux promesses de réduction des effectifs faites par Emmanuel Macron pendant la campagne (120 000 postes supprimés d’ici à 2022), l’exécutif a pris du retard. Pour le seul périmètre de l’Etat, un peu plus de 1 600 postes ont disparu en 2018 et environ 4 100 devraient suivre en 2019. S’il veut tenir ses engagements, près de 15 000 postes de fonctionnaires devraient donc « s’évanouir » chaque année à partir de 2020 et jusqu’à la fin du quinquennat. Soit trois fois plus que le rythme actuel… Attention, sujet explosif !