La galerie d’art en ligne ouverte au monde
La jeune pousse a développé sur le Web une plateforme de vente d’oeuvres d’artistes de toute la planète.
L’art contemporain à la portée de tous, partout, une utopie ? Les galeries sont souvent réservées à une élite concentrée dans quelques quartiers huppés des grandes métropoles. Singulart propose une alternative plus moderne et plus « démocratique » : utiliser la Toile pour découvrir et commander des oeuvres – peintures et photos – d’artistes du monde entier. La jeune pousse parisienne a lancé en 2017 une plateforme de vente ouverte à l’international.
Son premier client ? Un Allemand qui a acquis en quelques clics un tableau à un Britannique. « 92 % de nos ventes sont transfrontalières », détaille Vera Kempf. Quelque 2200 artistes de 80 nationalités – du Canada à l’Arménie, en passant par l’Australie – s’exposent sur cette place de marché et rencontrent environ 200 acheteurs par mois. Comme dans une galerie classique, le prix est négociable et le panier moyen d’achat se situe aux alentours de 2000 euros. Singulart se rémunère en prélevant une commission comprise entre 30 et 50 % du montant total, selon la notoriété de l’artiste. Un an et demi après son lancement, elle peut se targuer d’un volume d’affaires annuel de 1,5 million d’euros.
Pas question de risquer de transformer la plateforme en « foire aux croûtes ». Le choix est fait avec soin par une équipe d’experts en interne. Pour exposer, il faut être a minima reconnu – donc coté – dans son pays de résidence. En septembre 2018, la start-up annonçait le rachat de NewBloodArt, un concurrent d’outre-Manche, positionné sur le segment des jeunes artistes pour leur donner une visibilité en ligne. Mais c’est la Chine qui fait saliver les trois cofondateurs. Singulart a lancé en novembre 2018 une version en mandarin dans l’espoir de se faire une place sur le deuxième marché du monde pour l’art contemporain, avec ses près de 130 000 nouveaux millionnaires chaque année, selon Capgemini. Autant de clients potentiels pour lesquels l’art est aussi un marqueur social. Outre les quelque 700 musées qui s’ouvrent chaque année dans l’empire du Milieu, et qu’il faut bien remplir.