3 RAISONS D’ALLER VOIR VASARELY
1. Pour retrouver ses formes
Beaubourg consacre la première rétrospective en France à Victor Vasarely depuis 1963. L’artiste, disparu en 1997, n’a pas eu besoin d’entrer au musée pour rencontrer le grand public : à partir des années 1960, ses carrés et ses ronds colorés et alignés selon une suite logique, voire scientifique, sont partout. Affiches, pochettes de disque (David Bowie s’est inspiré d’une de ses oeuvres pour l’album Space Oddity), journaux (Une de L’Express), logos (Renault) portent alors la marque cinétique de Vasarely. L’apôtre d’un art social a saturé l’espace de ses motifs jusqu’à l’indigestion. Cette exposition, qui réunit 300 oeuvres, objets et documents, offre un regard frais sur le pionnier de l’op art (l’art optique).
2. Pour découvrir un artiste aux multiples facettes
Né en Hongrie, en 1906, Victor Vasarely s’installe à Paris, en 1930, où il travaille comme graphiste publicitaire. Une salle présente ses premières affiches où jeux d’illusion et déformation de lettres annoncent son futur langage visuel. La représentation de la nature et des paysages de Santorin, BelleIle ou Gordes fait appel à une géométrie du réel et le conduit sur le chemin de l’abstraction. Vasarely rationalise alors sa peinture. Il définit une sorte d’alphabet plastique, moderne, démocratique et applicable à tous les domaines, de la vaisselle à l’architecture. Un « partage des formes » revendiqué dans l’intitulé de l’exposition.
3. Pour vibrer
Dès la série des Zèbres, entreprise dans les années 1930, les oeuvres de Vasarely sont soumises aux forces de l’ondulation. Les murs sombres de la dernière salle accueillent des grands formats de la fin des sixties, qui, par leurs grilles chromatiques, aimantent le visiteur plongé dans cet étrange cosmos. Les surfaces illusoirement concaves ou convexes hypnotisent. C’est un voyage nostalgique à la fois dans le temps et dans l’espace.
VASARELY. LE PARTAGE DES FORMES
CENTRE POMPIDOU, PARIS (IVE). JUSQU’AU 6 MAI. 17/20
Guide réalisé par Eric Libiot, avec Julien Bordier, Christophe Carrière, Igor Hansen-Love et Antoine Le Fur.