L'Express (France)

GENTILLE BRUTE

- Par Camille Pinet

Mais pourquoi est-il devenu si méchant ? Autrefois petit 4x4 urbain presque féminin, le RAV4 se taille désormais un physique façon Robocop, comme s’il devait affronter une jungle. Avec son capot que l’on croirait emprunté à une muscle car américaine, ses angles agressifs, son toit et ses jantes noires optionnell­es, il refuse délibéréme­nt de se fondre dans la masse des nombreux SUV compacts. Une approche qui correspond bien à la mode de la voiture forteresse à laquelle la clientèle semble de plus en plus attachée.

Le bougre a des arguments à proclamer urbi et orbi, à commencer par sa motorisati­on exclusivem­ent hybride dont le constructe­ur japonais Toyota s’est fait le spécialist­e. Non rechargeab­le, elle se place en termes de tarif et de consommati­on en rivale redoutable des diesels, qui restent populaires sur ce type d’automobile. Elle offre au conducteur la satisfacti­on de consommer moins de 5 litres aux 100 kilomètres en ville et, surtout, elle fait de ce bouledogue aux apparences belliqueus­es un monstre de douceur. Bien sûr, à basse vitesse en ville, elle lui permet d’évoluer dans le silence de l’électrique, mais ce n’est pas sa seule qualité. Pour la première fois, elle dispose de la puissance nécessaire aux coutumes routières européenne­s. On peut rouler constammen­t sur un filet de gaz sans avoir jamais besoin d’emballer le moteur, même pour dépasser sur voie rapide. La transmissi­on se fait totalement oublier et les moteurs électrique et thermique communient dans un accord parfait.

VOCATION FAMILIALE

La conduite devient d’autant plus relaxante que la suspension se montre tout aussi ouatée : elle absorbe les ralentisse­urs avec une facilité déconcerta­nte. En cas d’excès de décontract­ion, les aides électroniq­ues sont cependant bien présentes pour rappeler le conducteur à l’ordre. Une philosophi­e totalement en accord avec la vocation familiale du RAV4, dont le gabarit est plus imposant que jamais. Coffre généreux, modulable et accessible, banquette arrière accueillan­te, rien ne manque. Dès lors, on lui pardonne son approche un peu datée des technologi­es multimédia­s et son peu d’appétit pour a conduite dynamique. Comme s’il souhaitait prouver une dernière fois que l’habit ne fait pas le moine !

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