Leurs médias
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(LFL) a tout du média traditionnel. Sauf que cette webtélé de « réinformation », née à l’hiver 2018, se veut plutôt la télévision de la « France d’en bas », avec André Bercoff et Gilles-William Goldnadel en têtes d’affiche. Avocat, ce dernier se rêve en défenseur des « petits Blancs de banlieue » et de la « droite sauciflard ». Ce « pays véritable », celui qui se sent déclassé, isolé, méprisé par les médias grand public, est le coeur de cible de LFL. Sur cette télé, qui a le même producteur que Salut les Terriens, l’émission de Thierry Ardisson, on parle racisme anti-Blanc, on houspille antiracistes, féministes et autres bien-pensants. Le ton est plus véhément encore sur TVLibertés. Pionnière en la matière, elle a été fondée en 2014 par d’ex-cadres du FN. La recette ? Des JT à heures fixes, une vision d’extrême droite de l’actualité. Les présentateurs moquent médias et pouvoir avec un ton souvent lourd. Certains gilets jaunes apprécient. L’âge moyen de l’auditeur est de 40 ans, selon son directeur, qui revendique 2 millions de vues par mois. Vincent Lapierre, avec LeMediaPourTous, se pose aussi en alternative aux journalistes, jugés compromis, voire mafieux. Ancien d’Egalité et Réconciliation, site du polémiste antisémite Alain Soral, il a fondé seul ce « média du peuple » contre la « police de la pensée ». Ses reportages en immersion font des cartons. Dans ses vidéos aux millions de vues, cet économiste a pour cibles favorites les « antifas » et la Ligue de défense juive, « une police politique pilotée par le pouvoir », dit-il. Le panel serait incomplet sans RT France. Le média pro-Kremlin, financé par Moscou, s’est lancé en France en décembre 2017. Fer de lance du « soft power » russe, la chaîne surfe sur une vague antimainstream. Dans un intérêt bien compris, elle cajole les mouvements de contestation du pouvoir français. Dopée par les gilets jaunes, l’équipe a doublé ses audiences depuis novembre.