La filière bois aux abois
Tout pour être heureux. La France est le troisième pays d’Europe le plus boisé, derrière la Suède et la Finlande, et la filière fait travailler au total 400 000 personnes, à l’ombre protectrice de l’Office national des forêts (ONF). « Si nous ne gérons “que” 25 % des forêts françaises, nous mettons 40 % du bois sur le marché, et travaillons main dans la main avec l’aval », explique Jean-Marie Aurand, DG par intérim de l’office. Pourtant, les travailleurs du bois peinent à joindre les deux bouts. La raison ? Les résineux (pins, sapins…) ne représentent qu’un quart de la forêt française. Or ce sont ces arbres dont la filière a besoin pour la construction. Résultat, nos scieries doivent en importer. Les feuillus, qui couvrent 75 % de nos forêts, sont, eux, très mal valorisés. Pour des questions de coût de main-d’oeuvre, leur transformation est de plus en plus délocalisée en Asie, faisant ainsi s’échapper une partie de la valeur ajoutée. C’est particulièrement vrai pour le chêne, dont un tiers part directement en Chine.