3 RAISONS D’ALLER VOIR OCÉANIE
1. Pour les figures de proue
Dans l’ornementation des pirogues (waka), la figure de proue joue un rôle de premier plan, à l’instar du nguzunguzu des îles Salomon, (photo) qui tient dans ses mains un oiseau. Guide de prédilection des navigateurs dans le Pacifique, redoutable prédateur de poissons, le volatile n’a pas son pareil pour cibler les bancs les plus prometteurs. D’où sa place privilégiée sur les embarcations de pêche.
2. Pour les ornements du corps
Les cérémonies rythment la vie des communautés océaniennes. A chacune ses rituels, son identité. Instrument clef de ces événements à forte dimension esthétique : le corps. Scarifications, tatouages, parures, tout est bon pour le magnifier et le mettre en scène. Les coiffes sont spectaculaires, comme celles du peuple Roro, constituées de matériaux précieux (koiyu) : plumes, coquillages, écaille de tortue ciselée.
3. Pour la vidéo de Lisa Reihana
Clou de l’exposition, l’époustouflante vidéo de la Néo-Zélandaise Lisa Reihana,
In Pursuit of Venus [Infected] (2017), prend le contre-pied des images d’Epinal véhiculées par les récits du capitaine Cook, au XVIIIe siècle. Des rituels autochtones à l’arrivée des navigateurs européens, les scènes d’interaction entre les deux mondes se succèdent dans un crescendo dramatique. Le paysage exotique devient le théâtre de drames, parmi lesquels la propagation de maladies infectieuses qui décimèrent les populations insulaires. Magistral.