L'Express (France)

ANDREW BIRD EST-IL UN ARTISTE À PLUMES ? MUSIQUE

- J. B.

Aen juger par le titre de son nouvel album, My Finest Work Yet (Mon plus beau travail jusqu’ici), Andrew Bird n’a pas de problème d’estime de soi. Sans doute ne faut-il pas y voir de l’arrogance, mais simplement de la lucidité. En effet, le musicien originaire de Chicago livre un disque qui flirte le plus souvent avec le sublime. Ses talents de mélodiste et de siffleur s’expriment à merveille dès l’ouverture, avec un Sisyphus dont la finesse désinvolte et pince-sans-rire rappelle le folk caustique de son compatriot­e Father John Misty. Enregistré­es dans des conditions live sous la houlette du producteur Paul Butler (Michael Kiwanuka, Devendra Banhart, The Bees), les 10 chansons balaient un spectre musical assez large allant du jazz (Blood-less) au folk électro entraînant (Fallorun). Multi-instrument­iste, Andrew

Bird sait écrire des chansons qui montent, piquent à droite et prennent à gauche avant de dévaler la pente. Mélodiste hors pair, le bonhomme est aussi un artiste à plume(s). Dans Sisyphus, il invite le roi grec puni par les dieux à laisser rouler sa fichue pierre et interroge sur les conséquenc­es morales de nos actes, Bloodless décrit une société divisée après l’élection de Trump, Manifest est un délicat plaidoyer pour la planète, Bellevue Bridge Club a de faux airs de Like a Rolling Stone, de Bob Dylan... Andrew Bird explique avoir voulu se rendre utile avec cet album. Vu le résultat, il a le droit d’être content de lui.

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LE 14 JUIN AU TRIANON, PARIS (XVIIIe). 18/20
MY FINEST WORK YET PAR ANDREW BIRD (LOMA VISTA). LE 14 JUIN AU TRIANON, PARIS (XVIIIe). 18/20

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