On en parle, la planète, la découverte, Plantu...
Pour les élèves de terminale, le compte à rebours avant le bac est enclenché. Mais voilà qu’une ombre plane au-dessus de leurs fiches de révision. Certains syndicats enseignants, de plus en plus remontés contre la politique menée par le ministère de l’Education nationale, envisagent de recourir à l’arme suprême : le blocage d’examens. Pour l’heure, le Snes-FSU, syndicat le plus représentatif dans le second degré, en est encore à la phase de réflexion. Une consultation de ses adhérents est en cours, notamment sur l’opportunité de faire grève le 17 juin, jour de l’écrit de philosophie. Les résultats seront rendus publics le 9 mai. De son côté, le Syndicat national des lycées et des collèges (Snalc) a déjà tranché et déposé un préavis en février. « On voit bien que les modes d’action classiques, comme les débrayages ou les manifs, ne sont plus efficaces. Nous devons passer au stade supérieur », assène son président, Jean-Rémi Girard. Cette radicalisation du discours arrive au moment où les revendications s’accumulent, que ce soit sur la réforme du lycée et du bac, les moyens alloués aux établissements, le statut et la rémunération des enseignants, les risques de suppressions de postes, le nombre d’élèves par classe… « Sur tous ces sujets, nous nous heurtons à un manque criant de dialogue avec le ministère », explique Benoît Teste, secrétaire général adjoint du Snes-FSU. Un avis partagé
par la FCPE, principale fédération de parents d’élèves. « Certes, nous ne souhaitons pas que nos enfants soient pénalisés. En même temps, on ne peut pas faire comme si cette menace de boycott était sans fondement », avance son président Rodrigo Arenas. Du côté de la Peep, autre fédération de parents, on se dit très inquiets. « Si la première épreuve est décalée, cela risque d’avoir des conséquences sur tout le calendrier, et donc sur le processus Parcoursup. Et que se passera-t-il pour les lycéens qui ont prévu de travailler ou de partir à l’étranger juste après le bac ? » demande son porte-parole, Samuel Cywie. Sans compter l’aspect psychologique. « On risque de rajouter du stress à celui déjà inhérent aux épreuves », lance-t-il. Reste à savoir si la menace sera prise au sérieux par Jean-Michel Blanquer, dont la cote de popularité a fortement reculé ( – 9 points, selon l’Ifop) en un mois.