L'Express (France)

“DÈS QUE J’AI EU LE DOS TOURNÉ, IL A FAIT DES CADEAUX AUX CHASSEURS. J’EN AI VRAIMENT MARRE !”

Le récent coup de gueule de la célébrissi­me amie des bêtes suscite à nouveau le tollé. Mais qui est vraiment B. B.? L’Express l’a rencontrée au sein de sa fondation parisienne puis dans son refuge tropézien.

- Par Jacqueline Rémy

Episode 1 OÙ L’ON SOUPÇONNE QUE DERRIÈRE LES COLÈRES, LES COUPS DE GUEULES ET LES INSULTES, SE CACHE LA DÉTRESSE D’UNE FEMME QUI A VOULU DONNER SENS DE SA VIE ET N’A PAS TROUVÉ LA PAIX

A 84 ans, elle a toujours cet air mutin et faussement innocent qu’arborent les petites filles quand elles ont fait une bêtise dont au fond elles sont assez satisfaite­s. Ce printemps, tout le monde lui tombe dessus. Bardot vient encore de dégainer l’une de ces énormités dont elle a le secret. Scandalisé­e par la « barbarie » des traitement­s infligés par certains aux animaux dans l’île de La Réunion, elle a écrit au préfet pour dénoncer les chiens « faméliques », les chats errants « euthanasié­s », les « fêtes indiennes avec décapitati­ons de chèvres et de boucs en offrandes à leurs dieux », et lui rappeler que la cruauté envers nos amies les bêtes est un délit. Mais elle a dérapé, en qualifiant les Réunionnai­s de « population dégénérée ». « Les autochtone­s ont gardé leurs gènes de sauvages », a-t-elle balancé. « Tout ça a des réminiscen­ces de cannibalis­me des siècles passés. »

Tollé unanime. Le préfet porte plainte, le président de région aussi, de même que celui de l’Associatio­n des maires du départemen­t et SOS Racisme. Le délégué local de la Fondation Brigitte Bardot, aux manettes depuis vingt-cinq ans, remet sa démission. Et les réseaux sociaux ne se privent pas de traiter la star de « vieille folle » et autres compliment­s. Là, ce 22 mars à Paris, au siège de sa fondation éponyme, B. B. joue les imperturba­bles. « Ah non, je ne vais pas m’excuser. Je ne regrette rien », assure-t-elle crânement. « Il y a vingt-quatre ans que je me bats pour que cette île du diable change ses façons de traiter les animaux. Pour qu’on arrête de leur faire du mal, j’ai rencontré tous les ministres des DOMTOM. J’ai reçu des centaines de courriers me suppliant d’agir. L’autre jour, une femme m’a envoyé une lettre détaillant ce qu’elle avait vu là-bas : huit pages d’horreurs. A ce moment-là, la révolte sourde qui couvait en moi a explosé et j’ai commis cette lettre. »

Esquisse de moue contrite : « Je ne trouvais pas le bon mot, je cherchais paganisme, et j’ai écrit cannibalis­me, voilà ! » Elle rit : « Je n’ai pas fait dans la dentelle. Je ne regrette qu’une chose, avoir mis tout le monde dans le même panier. Mon indignatio­n ne concerne que certains Réunionnai­s. » Elle a déjà été condamnée cinq fois, entre 1997 et 2008, pour incitation à la haine raciale. Le 24 mars, sous la pression des responsabl­es de sa fondation, elle rédige des excuses publiques, tout en râlant dans son communiqué : « On sanctionne violemment mes mots et non les actes qui les ont provoqués. » Mais elle se repent d’avoir « blessé ceux qui ne blessent pas les animaux ».

Vite, elle se reprend. « Si on n’est pas vindicatif à la limite de l’insolence, on n’est pas écouté », lance-t-elle. Et ça vaut pour toute son existence, cette foi en une liberté qui ne peut s’exprimer que dans la transgress­ion. Voilà la jeune B. B. ressuscité­e, la star qui aimait tant choquer le bourgeois, l’impulsivit­é pour moteur, le désir pour horizon, l’incapacité d’obéir aux convenance­s, la rigolade face aux diktats, et la ruée vers les gros mots, foin de tous ceux qu’elle a traités de « connards », ils sont légion.

Le cou ceint d’un ruban de velours, une fleur corail dans ses cheveux relevés en chignon, habillée d’un pantalon et d’un pull noirs, elle a soudain un regard terribleme­nt triste, comme si elle était à jamais incomprise, comme si elle ne savait plus quoi faire de sa colère, de son sens de la repartie et de cette soif d’amour qu’elle dit n’étancher qu’auprès des animaux. Elle a quitté à 38 ans le monde du cinéma qu’elle jugeait sans intérêt pour donner un sens à sa vie, et aujourd’hui, quarante-six ans après, elle supporte encore moins qu’hier qu’on lui résiste. Ça la déprime. « J’ai obtenu quoi ? Les esprits ont changé, oui. Mais ce ne sont pas les gouverneme­nts qui ont changé les esprits. »

D’ailleurs, B.B. les trouve « écoeurants, vraiment écoeurants », tous ces gouverneme­nts qui se sont succédé et ces partis politiques qui s’intéresser­ont aux animaux le jour où ils auront le droit de voter. Elle penche pour la droite raide. Son mari, Bernard d’Ormale, qui se défend d’avoir jamais eu sa carte du Front national, est un proche de Jany, la femme de Le Pen. Mais cette fois, elle ne soutiendra pas « Marine », bien qu’elle salue son « courage ». Trop pro-chasseurs. Elle ne soutiendra pas non plus Jean-Luc Mélenchon, le végétarien converti à la cause animale, à qui elle a délivré naguère une bonne note. Trop pro-immigrés. Non, elle préfère le Parti animaliste, qui a récolté 1,1 % des suffrages en moyenne

dans les 142 circonscri­ptions où il s’est présenté aux législativ­es de 2017. Avec ces militants-là, au moins, on sait qui on sert.

Brigitte Bardot a reçu une invitation d’Emmanuel Macron au printemps 2018. Elle est allée le voir à l’Elysée, le 23 juillet. « Vous allez m’engueuler ? » s’inquiète-t-il en l’accueillan­t.

« Son chien, le labrador Nemo, a posé la tête sur mes genoux et il l’y a laissée tout le temps de l’entretien. » Rigolarde, elle précise : « J’aurais bien aimé que Macron fasse pareil ! » Bon, l’épouse du président a fini par arriver. « C’était le jour de la Sainte-Brigitte. Je lui avais apporté un petit cadeau, une robe en soie qu’on met au sortir de la piscine. » Bardot a trouvé le couple très mignon. A Macron elle a tout expliqué, en particulie­r la nécessité de baisser la TVA sur les soins vétérinair­es, aujourd’hui de 20 %, mais aussi son hostilité à l’hippophagi­e et son combat contre l’abattage rituel des animaux sans étourdisse­ment. « On devait se revoir en décembre, pour qu’il m’annonce ce qu’il avait pu faire pour moi. Mais dès que j’ai eu le dos tourné, il a fait des cadeaux aux chasseurs, le permis à moitié prix, etc. Qu’est-ce qu’ils ont tous avec les chasseurs ? C’est effrayant ! Et je n’ai pas eu de rendez-vous, rien du tout. J’en ai marre, vraiment, j’en ai marre ! »

Sur le fond, les Français sont d’accord avec elle. Selon de récents sondages Ifop, 89 % d’entre eux jugent la cause animale importante et 67 % considèren­t qu’elle est mal défendue par les politiques, y compris par Macron (78 %). Brigitte Bardot me regarde fixement. « Je n’ai plus le temps d’attendre, dit-elle de sa voix légèrement traînante. Je suis vieille, maintenant. »

Elle reprend doucement : « C’est pour ça que j’ai été aussi insolente dans cette lettre. Pourquoi je les ai traités de tous les noms ?

Parce que j’en ai marre d’attendre », répète-t-elle. « Je ne veux pas mourir sans avoir obtenu quelque chose. » Mais quoi? Quand on l’écoute raconter sa vie, on devine que rien, pas même ce « quelque chose » ne parviendra jamais à combler cette éternelle insatisfai­te, toujours entre le rire, la fureur et les larmes. « Entre deux extrêmes, oui. Sans cesse en guerre ou au septième ciel. »

Comme s’il fallait à tout prix enjamber cette faille mystérieus­e qui lui interdit d’être en paix.

Episode 2 OÙ, POUR LA COMPRENDRE, ON ACCOMPAGNE LA PROTECTRIC­E DE TOUS LES ANIMAUX DANS L’ARCHE DE NOÉ QU’ELLE A CONSTRUITE

« Je ne suis pas du tout méchante, même si j’en ai l’air », souffle Brigitte Bardot en caressant son setter. Et quand j’en ai l’air, c’est pour l’amour des animaux. » Bizarremen­t, on a beau avoir lu ses diatribes d’aigrie contre la dégénéresc­ence de la France et les immigrés, « cette population qui nous détruit », coupable de refuser d’étourdir ses moutons « avant qu’ils soient saignés », on la croit un peu.

Bardot se mue en virago dès qu’on attaque ses protégés à poils et à plumes, mais, ici, à Saint-Tropez, dans sa propriété de La Garrigue – à 3 kilomètres de La Madrague, où elle dort –, tout n’est que calme et douceur. Est-ce une pose ? Comme à l’issue de notre entretien parisien, elle me serre dans les bras à mon arrivée et m’enjoint de visiter « la maison de Blanche-Neige », dont elle a dessiné les plans en 1978. Blanche-Neige, c’est le premier film qu’elle a vu, enfant. Un Disney où, forcément, les animaux volent au secours de l’héroïne, par ailleurs sauvée par un chasseur qui a pris le coeur d’une biche pour l’épargner, mais ça, B. B. a dû l’oublier... La maison est minuscule, si basse qu’elle se noie dans les arbres. Cinq ou six chats se prélassent sur le lit. Les chiens se baladent dans la cuisine comme chez eux. Dehors, sur 3 hectares à l’abri des regards, des chevaux, des ânes, des poules, des oies, toute une arche de Noé.

« Je ne suis pas du tout méchante, même si j’en ai l’air. Et quand j’en ai l’air, c’est pour l’amour des animaux »

C’est là, dans cet éden animalier, que Bardot vient à midi, chaque jour comme au bureau, voir ses bêtes et travailler. Surtout aux beaux jours, quand La Madrague devient « invivable » et que les fans affluent à pied, en bateau, ou même à la nage. « En rentrant un soir, raconte-t-elle, j’ai même trouvé un homme en maillot de bain allongé sur mon canapé. Il se tapait un whisky ! » L’été, pas question de s’éterniser sur la terrasse. « Les plaisancie­rs jettent l’ancre devant chez moi. Les touristes admirent La Madrague comme si c’était la tour Eiffel. » Dix-sept fois par jour, encore maintenant, les embarcatio­ns font escale tout près, à quelques mètres de sa baie vitrée. Et Brigitte entend alors le récit de sa propre vie déversé par les haut-parleurs.

Elle aurait pu se contenter d’être ce mythe dont ils parlent, une star grisée par le succès, le champagne et les hommes. Se vautrer dans la jouissance d’incarner un fantasme éternel, le sex-symbol dont le nom a longtemps éveillé la concupisce­nce et l’engouement internatio­nal. « Brigitte Bardot, Bardot/Il aurait fallu t’inventer si tu n’avais pas existé », chantait Dario Moreno en 1961. Elle aurait pu remercier Roger Vadim de l’avoir hissée au rang d’archétype féminin dans son film Et Dieu créa la femme. Elle pourrait encore se rengorger au souvenir d’être passée pour une icône féministe aux yeux des filles des années 1960, sous l’oeil attendri de Sagan et Beauvoir, qui louaient son donjuanism­e, son refus des carcans, sa sensualité provoquant­e et son peu d’appétence pour la maternité, à une époque où les femmes n’avaient pas encore le droit de détenir un carnet de chèques sans l’autorisati­on de leur mari. Mais elle proteste bruyamment : « Ah non ! Ce sont les autres qui ont dit tout ça. Pas moi ! »

Il y a comme un malentendu. Les étiquettes et les superlatif­s qu’on a employés pour parler d’elle lui paraissent ridicules et lui pèsent. B. B. n’aurait pas le mauvais goût de se plaindre. « La célébrité m’a permis de sauver des animaux », dit-elle. Elle essaie d’admettre qu’elle a eu une vie « exceptionn­elle, riche en voyages », alors qu’elle pleurait souvent à l’idée de quitter son amoureux du moment pour des tournages au loin qui la « barbaient », puis enchaîne : « J’ai rencontré plein de gens extraordin­aires qui m’ont cassé les pieds. » Au début, c’était « charmant », ce métier, « formidable ». Mais très vite, elle s’est retrouvée prisonnièr­e de son image, de son corps, des obligation­s mondaines qu’elle déteste, des paparazzis qui l’ont traquée. « Encore maintenant, maugrée-t-elle, je suis prisonnièr­e de ma notoriété. Je ne peux pas aller m’acheter une paire de chaussures sans que les gens s’agglutinen­t derrière la vitrine. Ça me fait chier. » L’âge venant, elle ne sort plus. Même à Paris elle n’est allée qu’une fois cette année, depuis sa visite à l’Elysée. Elle se cloître au couvent des animaux.

La foule, a-t-elle écrit, « je la hais, je la fuis, et elle me fait peur ». B. B. a souffert d’être moquée, enviée, parfois détestée. « On a dit que j’avais l’air d’une bonniche dans Et Dieu créa la femme, alors que Vadim m’avait voulue la plus naturelle possible! » Un jour, elle rend visite à une amie hospitalis­ée. Dans l’ascenseur, une soignante portant un plateau lui hurle au visage : « Vous nous prenez tous nos hommes, ça ne vous suffit jamais ? Vous êtes une salope! Je vais vous crever les yeux. » Et elle lui plante une fourchette dans le bras avec lequel l’actrice se protège le visage. « Maintenant, sourit B. B., toutes ces femmes qui m’ont haïe sont les plus extraordin­aires soutiens de la condition animale. »

Assise bien droite, elle lâche presque avec indifféren­ce : « J’ai toujours été seule ou avec des hommes qui ne m’aimaient pas pour ce que j’étais, ils ne voyaient que la star. » Enfant, elle collection­nait les peluches et courait dans la cave sauver les souris pourchassé­es par son père. Aujourd’hui, elle assure que seuls ses amis les animaux l’aiment inconditio­nnellement. Et c’est réciproque. A La Garrigue, on ne rencontre que des rescapés. Chacun a son histoire, abominable. Tous lui doivent la vie. Et quand ils mourront, on les enterrera ici, avec une croix blanche, comme toutes celles qui hérissent le terrain. Elle aussi sera enterrée ici, avec eux. « Je suis des leurs, soutient-elle. J’aime la nature, pas le bruit. J’aime les choses simples. Je ne demande rien que de la tendresse, de la gentilless­e, de la compréhens­ion. » Comme dans les contes. « L’amour pour de vrai. »

Episode 3 OÙ L’ON APPREND QUE SON PÈRE LUI A INFLIGÉ UNE FESSÉE PUBLIQUE À 16 ANS ET DEMI ET QU’ELLE EST AUSSI DÉPENDANTE DE L’HOMME DE SA VIE QU’UN BON CHIEN DE SON MAÎTRE

Après avoir embrassé Vadim pour la première fois, à 15 ans, un jour où elle avait séché le lycée, Brigitte demande : « Est-ce que je suis une vraie femme ? » Le jeune assistant de cinéma répond : « A 25 %. » La seconde fois, c’est « 55 % ». La troisième fois, quand elle repose la question, il annonce : « 100 % ! » Elle file toute nue ouvrir la fenêtre et crier triomphant­e aux passants : « Je suis une vraie femme! » Tout Bardot est déjà là : la joie de vivre, l’hédonisme, la provocatio­n, la spontanéit­é.

« En rentrant un soir, j’ai trouvé un homme en maillot de bain sur mon canapé. Il se tapait un whisky ! »

Cinquante ans plus tard, dans ses Mémoires, le cinéaste raconte que l’apparente décontract­ion de B. B., devenue une star qui n’en fait qu’à sa tête, cache des peurs, des angoisses, un « don pour le malheur qui faillit souvent la conduire au bord de la tragédie », elle qui, en pleine gloire, multipliai­t les tentatives de suicide.

De la vie de Brigitte Bardot on pourrait faire un manuel à l’usage des gamines naïves qui croient que l’argent et la popularité font le bonheur. De son passé sous les projecteur­s elle parle comme d’une coquille vide. « J’étais en proie à des interrogat­ions terrifiant­es et mystiques, et tout ça se traduisait par une superficia­lité sans intérêt qui me laissait détruite. » Elle court après la passion, change d’homme pour la retrouver, se cherche en vain dans le regard de ses amants, sommés de la rassurer. « J’avais toujours peur de ne pas être à la hauteur, confie-t-elle. Et je me pensais moche. » Vadim affirmait que, sous ses dehors égocentriq­ues, lunatiques et soupe au lait, son ex-femme, à 50 ans, n’avait « jamais accompli la transition avec le monde adulte ». Bernard d’Ormale, mari de Brigitte depuis vingt-six ans, renchérit : « C’est une petite fille. »

Bizarremen­t, cette femme qui ne supporte pas les limites ne dit pas autre chose. « Je suis indépendan­te comme les animaux, mais j’ai toujours été dépendante de l’homme avec lequel je vivais. » Parlant d’elle-même comme si elle se subissait, elle ajoute : « Je suis un chien, j’ai besoin d’appartenir. »

Elle ne s’est jamais remise de la répudiatio­n que lui ont infligée ses parents quand elle avait 7 ans et demi. En jouant à cache-cache avec Mijanou, sa soeur de 4 ans, elles ont cassé une précieuse potiche chinoise. Le soir, le père leur administre à chacune vingt coups de cravache. Et la mère prévient : « A partir de maintenant, vous n’êtes plus nos filles, vous êtes des étrangères et, comme les étrangers, vous nous direz “vous”. Vous n’êtes pas ici chez vous, mais chez nous ! » Avec ses premiers cachets, elle s’achètera une maison, puis une autre. Un chez-soi, enfin.

« A compter de ce jour, j’ai été en perpétuel conflit avec mes parents », raconte Brigitte. Industriel, son père possède les usines Bardot, qui produisent notamment de l’air liquide. Sa mère, maniaque et raide, orchestre dans le XVIe arrondisse­ment parisien un grand appartemen­t sombre, dont elle clôt perpétuell­ement rideaux et volets de peur des microbes. L’un et l’autre ne plaisanten­t pas avec les principes. Une morale de « diplodocus », gémit Brigitte, quand elle tombe amoureuse de Roger Vadim, à 15 ans. L’une des amies de sa mère avait convaincu cette dernière de laisser la petite poser pour le magazine Elle, en tant que « jeune fille du monde ». Vadim remarque cette jolie brune au corps parfait, en parle au metteur en scène Marc Allégret, qui veut lui faire faire un bout d’essai. Drame chez les Bardot, où l’on n’accorde la permission de minuit à la jeune Brigitte qu’une fois par mois. Le cinéma, c’est pour les « filles de mauvaise vie ». Les parents posent des conditions draconienn­es.

Brigitte n’a pas spécialeme­nt envie de faire du cinéma. Elle n’est pas du genre à se laisser éblouir par les sunlights et les célébrités. A 18 ans, elle refusera un dîner sur le yacht d’Onassis à Cannes pour rester en tête-à-tête avec Vadim et boudera les propositio­ns d’Hollywood par peur des séparation­s. Et quand elle partira en tournage, elle enverra des cartes postales qui font « pouic pouic » à Clown, son cocker, qui lui manque tant. Non, à cet âge adolescent, elle rêve encore d’être danseuse étoile. Elle a décroché un premier accessit au Conservato­ire. Mais oui, décidément, elle est folle de ce jeune homme qui ne ressemble pas à son milieu. Vadim l’oxygène. Il a de l’humour et se fiche des convention­s. Elle abandonner­a la danse et choisira le cinéma pour rester dans son orbite. Trop soif d’affection.

En attendant, la première fois qu’elle fait inviter Vadim à la table parentale, sa mère compte l’argenterie après son départ. Les Bardot l’encouragen­t à sortir avec d’autres garçons. Puis ils décident d’éloigner Brigitte, dont les notes scolaires plongent, et de l’inscrire dans un internat en Angleterre. Elle a 16 ans, c’est la fin du monde. Première tentative de suicide, la tête dans le four. Les parents s’inclinent : « Tu épouseras Vadim à 18 ans. » Vierge, ça va de soi.

Les amis de Vadim aiment bien la petite. « Brigitte était extrêmemen­t gentille », se souvient Hélène Plemiannik­ov,

la soeur de Vadim. Quand, dans un salon, une sommité parisienne lui demande si elle est vierge, elle répond : « Non, et vous ? » La jeune fille rencontre Colette, Cocteau, Gréco. Tous ces gens ne savent pas que, pour être revenue d’un bal trente minutes après minuit, heure prescrite, elle a reçu sa dernière fessée paternelle à 16 ans et demi, jupe relevée, sous les yeux effarés de l’étudiant de bonne famille qui lui avait servi, ce soir-là, de cavalier autorisé. Un an plus tard, Louis Bardot sortira son revolver pour menacer Vadim : « Si vous touchez à ma fille, je vous tue. » Les tourtereau­x couchaient ensemble depuis deux ans.

Brigitte a définitive­ment la certitude d’être le vilain petit canard de la famille. Sa soeur Mijanou, la préférée, est tellement mieux. « Elle était beaucoup plus jolie que moi, affirme B. B. encore aujourd’hui. J’avais un appareil dentaire, des lunettes et 1/10 seulement à un oeil. » En outre, à l’Institut de la Tour, l’établissem­ent catholique où les filles sont inscrites, sa docile cadette travaille très bien. « Moi, je faisais partie de ce qu’on appelait en classe “le trio des gourdes” ». Elle en rit. Mais elle est complexée. « Je n’ai jamais été sûre de moi. » Qui l’aurait imaginé en la voyant à l’écran, éblouissan­te, danser le mambo ?

Episode 4 OÙ L’ON VOIT DÉFILER LES MARIS, LES AMANTS ET LE REFUS DE VIVRE DANS UN PAYS « NAZI » D’UNE FEMME SI MATERNELLE ET POURTANT SI LONGTEMPS MAUVAISE MÈRE

En insistant pour m’offrir une part de tarte aux poireaux, elle qui ne mange rien, Bardot prétend que sa seule ambition, en acceptant ses premiers rôles, était de s’achever « une ferme dans laquelle on ne tuerait pas les animaux ». A sa grande surprise, ce mélange de bonne éducation et d’impudeur, ce déhancheme­nt désinvolte et cette moue boudeuse ont donc emballé les foules. Devenue célèbre avant d’être connue, elle fait pourtant du cinéma sans conviction. « Je n’ai jamais été actrice dans l’âme », lâchet-elle. Toujours cette peur d’être nulle. Et le métier l’ennuie. Elle se fait désirer, laisse poireauter les journalist­es, se fait pardonner par son sens de la formule. « Quelle personnali­té admirez-vous le plus ? » lui demandent les Anglais. « Sir Isaac Newton », réplique-t-elle. Pourquoi ? « Il a découvert que les corps pouvaient s’attirer. » Elle se teint en blond, laisse courir ses cheveux ou les ramasse en choucroute, et s’invente un style, ballerines, vichy, Bikini et tops moulants. L’incroyable cohue qu’elle provoque bientôt, partout où elle passe, l’amuse cinq minutes puis l’épouvante sans jamais vraiment panser son ego trop gourmand d’ex-petite fille blessée. Habillée de célébrité, elle vogue de triomphes en drames.

Le succès venant, elle devient riche. Son mari affirme qu’elle a été une année exemptée d’impôts par Giscard parce qu’elle avait rapporté à la France plus que la Régie Renault. Elle s’offre La Madrague, minuscule maison de pêcheurs à Saint-Tropez, puis une seconde demeure à Bazoches, près de Paris. Là, elle recueiller­a Nénette, son premier mouton, et l’âne Cornichon, sauvés de l’abattoir. Elle enchaîne les films et bientôt les amours. Jamais assez gratifié, toujours au bord du désespoir entre deux éclats de rire, ce coeur d’artichaut se jette compulsive­ment dans les bras du suivant. La presse à sensation se délecte de ses frasques. Après Vadim, la scandaleus­e vibre pour JeanLouis Trintignan­t, puis Gilbert Bécaud, Sacha Distel, Sami Frey, Bob Zagury, Serge Gainsbourg et bien d’autres, y compris des inconnus. Brigitte n’est pas snob. Sa mère,

elle, tord le nez. « Elle me reprochait de collection­ner des mochetés, des commis pâtissiers », souffle Bardot.

De ses quatre mariages, seul celui avec Gunter Sachs ravira belle-maman. Trois ans, guère plus. Le milliardai­re menace Brigitte de divorcer si son amant Gainsbourg diffuse la chanson qu’il lui a écrite, Je t’aime moi non plus. Elle s’incline. Ils divorcent tout de même. L’union avec Jacques Charrier, elle, se termine sur une catastroph­e. B. B. attend un bébé. Elle ne veut pas être mère. La pilule n’existe pas. A 24 ans, elle a déjà subi deux avortement­s. Clandestin­ement, puisque la loi l’interdit. Mais cette fois, elle ne trouve personne pour l’aider. Elle est une célébrité planétaire, c’est risqué pour un médecin, d’autant que Charrier s’y oppose. Son mariage bat de l’aile. Elle le sent sans le savoir.

Les paparazzis du monde entier affluent. Il s’agit de saisir le départ de Bardot pour la clinique. Pour échapper aux flashs et aux bousculade­s, ses proches organisent l’accoucheme­nt à la maison. Le petit Nicolas vient au monde avenue Paul-Doumer, près du Trocadéro, dans un appartemen­t en état de siège, cerné de téléobject­ifs braqués depuis les chambres de bonne louées par les médias pour l’occasion. Sa mère vit sa naissance comme un « cauchemar ». Elle rejette le bébé quand on le lui met sur le ventre : « Je m’en fous, je ne veux plus le voir. »

Leur relation se noue dans l’incompréhe­nsion. Inconséque­nte, impatiente, c’est elle qui a le sentiment, dès les premiers mois, que son enfant ne l’aime pas. Tout se brouille dans son esprit. Elle est perdue, à la dérive. Quarante ans plus tard, à la stupéfacti­on générale, elle remue le couteau dans les plaies en lâchant dans ses Mémoires, Initiales B. B. (Grasset), sous prétexte de franchise, cette phrase assassine : « C’était un peu comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasse­rait enfin. […] Il fallait que j’assume à vie l’objet de mon malheur. » Dans une interview, elle en rajoutera : « J’aurais préféré accoucher d’un petit chien. » Furieux du déballage auquel elle se livre dans l’ouvrage, Jacques Charrier et son fils, qui a été élevé par son père, portent plainte. L’ex-actrice est condamnée.

Difficile à comprendre, cette violence verbale, quand on voit cette femme à la larme facile, si tendre avec ses animaux, pleurer en lisant les lettres de détresse qu’elle reçoit. « Elle est très maternelle », assure Christophe Marie, venu tout jeune proposer ses services à la Fondation Brigitte Bardot, dont il est maintenant le porteparol­e. Pour son anniversai­re, à ses débuts, elle lui a offert sa première voiture, « une surprise ». Elle avait un jour donné le même cadeau à sa doublure de cinéma, en apprenant qu’elle s’épuisait dans les transports en commun. Elle se montre maternelle par procuratio­n. En 1964, émue sans la connaître par le sort de Joséphine Baker, expulsée de son château des Milandes avec ses 11 enfants adoptifs, B. B. signe un gros chèque et se fait inviter à la télévision pour lancer un appel aux Français. Elle avoue n’avoir jamais compris sa répulsion à l’idée de la maternité. Encore faut-il avoir envie de grandir, pour changer de rôle. Léger mouvement de menton : « J’aurais moi-même eu besoin d’une maman, d’un mentor, de quelqu’un sur qui m’appuyer. »

La jeune Brigitte a « manqué de câlinous », comme elle dit, mais son éducation lui a forgé un caractère. Plutôt autoritair­e, elle n’admet guère la contradict­ion ni les contrainte­s. Ça ne la rend pas facile à vivre, mais ça lui donne du courage. A 21 ans, elle refuse un film de la Warner en apprenant l’exécution d’Ethel et Julius Rosenberg, un couple de communiste­s accusés d’espionnage par le gouverneme­nt américain. En 1961, vers la fin de la guerre d’Algérie, l’OAS dépêche à Brigitte Bardot une lettre

comminatoi­re, exigeant qu’elle lui verse un « impôt » de 50 000 francs. Avec ce post-scriptum : « L’inexécutio­n de cet ordre amène l’entrée en action des Sections spéciales de l’OAS. » En clair, c’est une menace d’attentat. A l’époque, les personnali­tés rançonnées par l’OAS ont tendance à se taire, tétanisées. « J’ai été la première à porter plainte », croit savoir l’actrice, qui expédie alors Nicolas en Suisse et envoie la lettre de l’OAS à L’Express. Notre journal, qui milite pour l’indépendan­ce de l’Algérie, la publie, ainsi qu’une missive de B. B. : « Les auteurs et inspirateu­rs de ce genre de lettres seront rapidement mis hors de nuire s’ils se heurtent partout à un refus net et public. […] En tout cas, moi, je ne marche pas, parce que je n’ai pas envie de vivre dans un pays nazi. » Elle avoue aujourd’hui : « J’ai été terrorisée pendant des semaines. »

Episode 5 OÙ L’ON DÉCOUVRE QU’ELLE ÉCHAPPE À L’AMOUR OBSESSIONN­EL DU PUBLIC POUR UNE AUTRE QU’ELLE-MÊME, EN REMPLISSAN­T SA ROLLS DE CHATS ET DE CHIENS ABANDONNÉS À LA SPA

Qui se souvient de Cinq Colonnes à la une, la première grande émission de reportages de l’histoire de la télévision française ? Pour son numéro 1, en 1959, Pierre Lazareff et Pierre Desgraupes invitent Brigitte Bardot. L’air grave, un bandeau dans les cheveux, l’actrice explique d’un ton modeste qu’elle est venue dénoncer « cette horreur », les méthodes d’abattage des veaux, des moutons et des chèvres « qui n’ont pas changé depuis le Moyen Age ». On les égorge, « le sang s’écoule entraînant la mort, pendant trois, quatre ou cinq minutes ». Aux « tueurs » des abattoirs que lui présente Desgraupes sur le plateau, elle suggère d’utiliser un pistolet « étourdisse­ur » pour éviter aux bêtes de souffrir. Les hommes n’ont pas l’air convaincu. « On n’en a pas tellement parlé dans la presse, souligne aujourd’hui Bardot, c’était un caprice de star. » L’abattage sans étourdisse­ment est interdit cinq ans plus tard. Une dérogation est accordée pour raisons religieuse­s.

Bardot est reprise dans le tourbillon de la célébrité. Sculptée par Aslan en 1968, la voilà en Marianne posée sur les cheminées des mairies. Mais quoi ? Marre de passer pour « une ravissante idiote », titre du film d’Edouard Molinaro, sorti en 1963. Marre de se faire traiter de « putain » dans la rue et d’incarner le vice aux yeux de l’Eglise catholique, qui a affiché sa photo à cet effet à l’Exposition universell­e de Bruxelles. Marre de s’ennuyer sur les tournages. Marre d’être adulée pour de mauvaises raisons. « Je prenais des boîtes entières de somnifères, se souvient-elle. Cette existence telle que je la vivais n’était pas ce que je voulais. » Un jour, elle passe à la SPA, cale une douzaine de chiens et de chats dans sa Rolls et fait le tour des studios : « J’arrête les tournages si vous ne recueillez pas l’un de ces animaux ! »

En 1973, elle accepte le rôle que lui offre Nina Companeez dans Colinot trousse-chemise. Une chèvre figure dans le film. En coulisse, la dame qui l’a amenée chuchote à Brigitte : « Dépêchez-vous, je fais un méchoui dimanche pour la communion de ma petite-fille. » C’est le déclic. Dans sa loge, la tête d’affiche se regarde dans le miroir et se trouve risible dans son accoutreme­nt moyenâgeux. « Entre la vie de la chèvre et la connerie de ce que je fais, il n’y a pas à choisir, songe-t-elle. Je sauve la chèvre et j’abandonne le cinéma. » Elle l’annonce sur-le-champ à une journalist­e qui passait par

Sur le tournage, elle ramène la chèvre dans son hôtel 4 étoiles et la fait dormir sur son lit avec sa petite chienne

là, ramène la chèvre dans son hôtel 4 étoiles, et la fait dormir sur son lit avec sa petite chienne.

Au début, nul n’y croit. Un coup de pub, dit-on. Ou un coup de blues. B. B. a un tournage prévu avec Marlon Brando. Mais non, c’est sérieux. Bardot prend sa retraite à 38 ans. Elle veut donner un sens à sa vie, tant pis si ça fait ricaner. Et pour elle, rien ne vaut la défense des animaux. Eux seuls lui procurent le sentiment d’être une bonne personne. Les hommes? « Je les ai beaucoup trompés. » Eux aussi, d’ailleurs. Elle n’a pas une très haute opinion de l’humanité, à commencer par ellemême. Même le gardien de La Madrague l’a trahie : « Un jour, les policiers m’ont prévenue qu’il faisait venir des prostituée­s. Le jeu consistait à emprunter mes robes et mon lit pour recevoir les clients. »

Elle fait le vide autour d’elle, flotte. Plus que jamais la solitude lui est alors insupporta­ble, « même cinq minutes », précise François Bagnaud qui, fan depuis ses 13 ans, publie ces jours-ci un recueil des répliques de son amie, Du tac au tac! (The Book Edition). L’ex-vedette des plateaux s’initie à son nouveau métier auprès de la SPA. En 1976, elle part en guerre contre le massacre des bébés phoques et s’envole sur la banquise en compagnie de l’écologiste suisse Franz Weber, décédé récemment. Elle crée son associatio­n de défense des animaux, qu’elle transforme en fondation sur les conseils de Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur. Elle vend tous ses biens mobiliers, les bijoux offerts par Gunter, sa première guitare, ses robes de mariée. Les plus coûteux aux enchères, le reste sur le marché de Saint-Tropez, qui n’en revient pas de la voir assise là. Et elle donne ses maisons à sa Fondation. « Pour La Madrague, j’ai demandé la permission à Nicolas. Il héritera de La Garrigue. » Ils ne sont plus fâchés, elle revoit une fois l’an son fils, qui vit à Oslo, mais vient l’été à Saint-Tropez. Ses petites-filles ne parlent pas français.

Cette fois, B. B. a trouvé sa voie. Créée en 1988, reconnue d’utilité publique en 1992, la Fondation Brigitte Bardot revendique maintenant environ cent salariés, 500 bénévoles, fait tourner 3 refuges dont son ancienne maison de campagne, met en pension une quantité d’animaux dans des familles d’accueil, et soutient une multitude d’actions et d’associatio­ns en France et à l’étranger. Une vraie force de frappe, alimentée au fil des ans par 75 000 donateurs, surtout des legs. Un chiffre d’affaires « autour de 15 millions d’euros », d’après son porte-parole. Laurence Parisot, ancienne patronne du Medef, et Sylvie Rocard, la veuve de Michel, sont au conseil d’administra­tion.

Bardot n’a jamais cessé de batailler avec une « volonté de fer », selon son expression, ponctuant ses colères de « merde », de « j’en ai plein l’cul », de menaces de quitter la France si celle-ci ne l’entend pas. « Au lieu de se réjouir de ses victoires, elle ne voit que ce qui n’avance pas, observe un proche, on dirait que c’est son moteur. » Sa vindicte, B. B. l’a aussi beaucoup dirigée contre elle-même. Dans ses Mémoires qu’elle a mis vingt ans à rédiger de sa propre main au feutre bleu – interdit à l’éditeur d’y toucher un mot ! –, elle se couvre d’épithètes peu flatteuses. Se jugeant tantôt « grotesque », tantôt « paresseuse », elle écrit : « C’est fou ce que j’ai pu être conne dans ma vie ! »

Elle veut sauver les animaux, mais c’est elle qu’elle cherche à sauver en invectivan­t la terre entière. Quand ses hanches lui permettaie­nt encore de marcher sans cannes anglaises, elle montait au petit sanctuaire qu’elle a fait construire à La Garrigue, en haut de son terrain. Là, devant les centaines d’images pieuses entourant la statue de cette Vierge qu’elle adule, on l’entendait parfois houspiller Marie et la supplier de mettre les bouchées doubles. Mais c’est Brigitte que ses adeptes ne sont pas loin de prendre pour une sainte, en gravant de gros « mercis » sur le tronc de l’eucalyptus, devant le portail de La Madrague. Brigitte qui sait prendre son téléphone pour s’inquiéter de ceux qui lui demandent de l’aide. Brigitte qui, sans être invitée, débarque avec ses béquilles dans une réunion des gilets jaunes à Fréjus. Brigitte qui me met dehors : « Allez voir mes animaux! » Comme si je devais vérifier de visu que, après avoir si souvent menacé de mourir, elle avait eu raison de rester en vie.

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 ??  ?? Cash Conspuée pour ses dérapages ou sanctifiée par les défenseurs des animaux (ici, en 2001).
Cash Conspuée pour ses dérapages ou sanctifiée par les défenseurs des animaux (ici, en 2001).
 ??  ?? Politique Reçue à l’Elysée, en juillet 2018, elle plaide la cause animale auprès des époux Macron.
Politique Reçue à l’Elysée, en juillet 2018, elle plaide la cause animale auprès des époux Macron.
 ??  ?? Protégés Son ami, Alain Bougrain-Dubourg, la filme avec ses chiens, à la fin des années 1970.
Protégés Son ami, Alain Bougrain-Dubourg, la filme avec ses chiens, à la fin des années 1970.
 ??  ?? Conflit Brigitte n’a jamais supporté les principes rigides de ses parents, Louis et Anne-Marie Bardot (ici, en 1968).
Conflit Brigitte n’a jamais supporté les principes rigides de ses parents, Louis et Anne-Marie Bardot (ici, en 1968).
 ??  ?? Refuge Devenue riche grâce au cinéma, elle s’offre La Madrague, une maison de pêcheurs à Saint-Tropez.
Refuge Devenue riche grâce au cinéma, elle s’offre La Madrague, une maison de pêcheurs à Saint-Tropez.
 ??  ?? Premier amour En 1952, âgée de 18 ans, la « petite » épouse le cinéaste Roger Vadim.
Premier amour En 1952, âgée de 18 ans, la « petite » épouse le cinéaste Roger Vadim.
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 ??  ?? Rejet La naissance de Nicolas, qu’elle a eue avec Jacques Charrier, est vécue comme un « cauchemar » par l’actrice.
Rejet La naissance de Nicolas, qu’elle a eue avec Jacques Charrier, est vécue comme un « cauchemar » par l’actrice.
 ??  ?? Pasionaria En 1976, trois ans après ses adieux au 7e art, B. B. part en guerre contre le massacre des bébés phoques.
Pasionaria En 1976, trois ans après ses adieux au 7e art, B. B. part en guerre contre le massacre des bébés phoques.
 ??  ?? Grande gueule En février dernier, elle débarque, sans être invitée, dans une réunion des gilets jaunes à Fréjus.
Grande gueule En février dernier, elle débarque, sans être invitée, dans une réunion des gilets jaunes à Fréjus.

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