CENTENAIRE
Quel regard faut-il porter sur la place des femmes au sein du mouvement artistique Bauhaus, entre 1919 et 1928, à Weimar ? Soyons honnête, énoncée ainsi, la problématique de cette minisérie allemande (six épisodes) s’annonce un peu scolaire, voire un tantinet austère, ou carrément barbante… Heureusement que les feuilletons se jugent encore à l’écran, car Bauhaus. Un temps nouveau est l’une des oeuvres les plus romanesques de la rentrée, traversée par une histoire d’amour impossible, des débats enflammés, des fêtes endiablées, de brillants artistes, dont Paul Klee, Wassily Kandinsky et Marcel Breuer.
Rappel des faits : cette école artistique a inventé un style épuré qui, aujourd’hui encore, s’impose comme une référence incontournable dans des
domaines aussi variés que le design, l’architecture, le graphisme et la scénographie. L’histoire (vraie) est racontée du point de vue de Dörte Helm (photo), une étudiante passionnée, rebelle et effrontée, qui fut la première à pâtir des compromis entre le directeur de l’école, Walter Gropius (photo), et les aristocrates de Weimar, lentement mais inexorablement tentés par un conservatisme radical. Conséquence : comme toutes les femmes du Bauhaus, Dörte Helm fut reléguée aux cours de tissage et son génie, tristement gâché. Le jugement du réalisateur Lars Kraume (La Révolution silencieuse) est critique, mais aussi enthousiaste et fiévreux. Avec une fiction d’une telle qualité, le Bauhaus ne pouvait pas mieux fêter les cent ans de sa création.
BAUHAUS. UN TEMPS NOUVEAU. À partir du jeudi 5 septembre, 20 h 55, Arte. 14/20