L'Express (France)

Croissance : le syndrome du village gaulois

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Elle a bon dos, l’exception française. En cette fin d’été, les statistici­ens de l’Insee viennent de confirmer la bonne tenue de la croissance : le produit intérieur brut a finalement progressé de 0,3 % au printemps (contre 0,2 %, initialeme­nt prévu). Le même taux qu’au premier trimestre. Et ce malgré la crise des gilets jaunes. Sur l’ensemble de l’année, la croissance pourrait facilement atteindre 1,3 %, voire 1,4 %, comme avait promis Bercy. De quoi se féliciter quand on se compare à l’Allemagne voisine, tombée en quasi-récession. Peut-on tout à fait s’en réjouir ? A court terme, l’accélérati­on de l’investisse­ment des entreprise­s et des ménages est évidemment une bonne nouvelle. Dopé par des taux d’intérêt extrêmemen­t bas, le crédit progresse en France deux fois plus vite que dans le reste de la zone euro. Sauf que cette résistance printanièr­e reflète aussi, paradoxale­ment, les faiblesses de l’économie tricolore : un poids de l’industrie plus faible qu’en Allemagne ou en Italie et une internatio­nalisation rabougrie. Les exportatio­ns pèsent pour un peu moins d’un tiers du PIB en France, contre près de 47 % en Allemagne. Résultat : quand le commerce mondial s’enrhume – il a baissé de 1,4 % en rythme annuel au deuxième trimestre, le plus mauvais chiffre depuis 2009 –, la France met plus de temps à en sentir les premiers effets. Inversemen­t, quand la reprise mondiale pointe le bout du nez, le pays reste à la traîne. Pas de quoi se pavaner, donc…

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