Palmarès Les meilleures ventes de livres en France
Les lecteurs – en doutions-nous ? – ont bon goût, à voir leurs toutes premières inclinations en cette nouvelle et riche rentrée littéraire. Certes, ils ont jeté leur dévolu sur des valeurs sûres, telles qu’Amélie Nothomb, dont le 27e roman, Soif (récit de la passion du Christ), charme croyants et non-croyants, le Suédois David Lagercrantz, qui commet le VIe tome de Millénium, le Britannique Jonathan Coe à son meilleur avec Le Coeur de l’Angleterre, tout comme le Toulousain Jean-Paul Dubois dont le 21e roman fait l’unanimité de la critique. On signalera aussi la présence, parmi les « consacrés », de Karine Tuil, Marie Darrieussecq, Laurent Binet, Sorj Chalandon, Lionel Duroy, Olivier Adam, Patrick Deville, Léonora Miano, etc., sans oublier l’inévitable Yann Moix. Moins prévisibles mais tout aussi réjouissantes, les entrées de Cécile Coulon et de l’Allemand Chris Kraus et ses 880 pages. A noter, fait rare, que cinq auteurs de notre top 20 se retrouvent sur les listes des grands prix : Nothomb (sa dernière sélection date de 2000, avec Métaphysique des tubes), Dubois, Miano, Tuil sur celle du Goncourt, et Victoria Mas sur celle du Renaudot.
LE BAL DES FOLLES par Victoria Mas.
Pour un premier roman, c’est une réussite. Non seulement Le Bal des folles rencontre l’assentiment du grand public, mais il vient d’être couronné par le prix Stanislas et d’être sélectionné par les jurés du Renaudot. Il faut croire que cette expérience de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres à l’occasion d’un bal réunissant épileptiques et hystériques mais aussi le Tout-Paris, frappe les esprits. Pour renforcer son tableau sur la condition féminine au xixe siècle, Victoria Mas, fille de Jeanne, retrace avec chaleur le destin chaotique de quelques-unes des pensionnaires – Eugénie, Louise, Geneviève – du fameux hôpital.
BEAUMARCHAIS. UN AVENTURIER DE LA LIBERTÉ par Erik Orsenna.
Il a bercé tout l’été les auditeurs de France Culture, le samedi de 12 heures à 12 h 30. Pas étonnant que le conteur Orsenna se retrouve à la deuxième place de notre palmarès avec son alerte portrait du sieur Beaumarchais. Un homme impatient, dramaturge, bien sûr, (il est l’auteur de deux des pièces de théâtre les plus renommées du xviiie siècle, Le Mariage de Figaro et Le Barbier de Séville), mais aussi musicien, promoteur immobilier, espion… Voulant mener toutes ces aventures à la fois, il n’a cessé, explique l’académicien Orsenna, de rechercher « une ivresse de vivre ».