LES SEMI-CONDUCTEURS RAMENT
Des toussotements dans le moteur. Les semi-conducteurs, ces composants nécessaires au bon fonctionnement des ordinateurs, des consoles de jeux et autres smartphones, rencontrent des ratés. Ce secteur d’activité – où figurent des mastodontes comme Intel, Qualcomm, Samsung Electronics, Nvidia, TSMC… – enchaîne les déconvenues depuis le mois de janvier. Les ventes sont en recul de 14,5 % au premier semestre par rapport à la même période l’an dernier, et de 15,5 % en juillet, selon l’Association (américaine) de l’industrie des semi-conducteurs. Ce déclin survient après une année 2018 record, avec un chiffre d’affaires de 482 milliards de dollars, mais il est peut-être annonciateur d’une tempête à venir. « La chute attendue sera plus importante que celle enregistrée il y a dix ans [NDLR : – 11 % lors de la crise financière des subprimes], selon Ron Ellwanger, analyste pour IHS Markit. Historiquement, ce secteur reflète l’état de l’économie mondiale. » Offre excédentaire face à la demande, forte exposition à la guerre des tarifs douaniers entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi ralentissement des investissements de Google et d’Amazon dans les centres de données, plusieurs facteurs expliquent ce retournement soudain. Le géant coréen Samsung n’est pas épargné, avec un bénéfice d’exploitation en recul de 56 % au deuxième trimestre, tandis qu’Intel a décidé de céder le contrôle de sa division de puces pour modem à un Apple en préparation des futurs iPhone 5G. L’arrivée des équipements pour la nouvelle génération de réseau très haut débit, destinés aux fabricants de smartphones et aux opérateurs de télécommunications, ne permet pas encore de redresser la barre. « Les premiers effets devraient se faire sentir à la mi-2020, à condition que le déploiement des infrastructures suive », ajoute Ron Ellwanger. Un marché très incertain dont tous les analystes guettent avec anxiété des signes de rebond. Un sursaut pour les puces.