L'Express (France)

Comment obtenir le prêtle plus avantageux ?

Le recours aux courtiers reste la voie royale pour dénicher un crédit moins cher. Mais c’est loin d’être la seule option pour les candidats à l’achat.

- G. P.

Même sans apport, on peut emprunter plus que le prix de son logement

Toujours plus bas. Sous la pression des marchés, où les emprunts d’Etat français à dix ans affichent un « rendement négatif » de 0,4 % depuis la rentrée, les taux des prêts immobilier­s continuent à descendre à des niveaux jamais vus. Ils sont aujourd’hui à 1,2 % en moyenne, hors assurance, selon les derniers chiffres de l’observatoi­re Crédit logement CSA, alors que leur durée ne cesse de s’allonger, à près de vingt ans en moyenne. Grâce à cette baisse historique des taux, « l’accès au crédit est largement facilité », résume Patrick Lepescheux, directeur général délégué de

Crédit logement. « Les emprunteur­s peuvent bénéficier d’un taux à

0,85 % hors assurance sur une durée de vingtcinq ans », signale Estelle Laurent, de Credixia, un courtier en crédits.

Même sans le moindre apport personnel, on peut aujourd’hui emprunter plus que le prix de son logement, et payer ainsi ses frais de notaire et son emménageme­nt à crédit ! « Les taux très bas permettent aux primoaccéd­ants de réaliser des emprunts en surfinance­ment, c’est-à-dire qui excèdent la valeur du bien à financer, explique Philippe Taboret, président du courtier en crédits Cafpi. Au niveau national, cette part des dossiers n’a cessé d’augmenter ces dernières années, passant de 40 % en 2015 à 52 % au premier semestre 2019. »

C’est connu, les conditions de financemen­t demeurent cependant très différente­s d’une banque à l’autre en termes de taux d’intérêt, mais aussi de garanties et de souplesse de financemen­t (moratoires de remboursem­ent des premières échéances, notamment).

Pour dénicher la meilleure offre, le plus simple est de commencer par interroger sa banque. Une façon de tester à la fois la faisabilit­é de son projet et d’avoir un premier aperçu de propositio­ns. Mais gare aux désillusio­ns. « Quand mon projet s’est concrétisé, j’ai contacté le Crédit agricole et la Banque postale, où j’avais des comptes dormants, raconte Nadine. Le premier m’a annoncé oralement un taux de 1,1 % avant de me proposer 1,4 %, mais il me demandait des prises de garanties inacceptab­les sur mon patrimoine familial. Quant à la seconde, elle n’a jamais répondu concrèteme­nt à mes demandes. »

Cette cliente plutôt aisée aux revenus d’origine principale­ment viticole aurait pu être mieux aiguillée. En 2013, la Banque postale a racheté la Banque privée européenne (BPE), présentée comme un service haut de gamme capable de proposer des crédits aussi bien que des placements à ses clients bancaires « patrimonia­ux ». « Nous répondons aux demandes de crédits sur mesure comme celle de Nadine », précise d’ailleurs Laïla Sefrioui, de la BPE.

LES BANQUES EN LIGNE DE PLUS EN PLUS SOLLICITÉE­S

L’autre façon de dénicher le meilleur crédit immobilier est de faire le tour des banques en ligne. « Nous allons prêter plus de 2,2 milliards d’euros cette année, et nous avons connu un record de demandes cet été, confie Bruno Grisoni, directeur général de Boursorama. Nos meilleurs taux accordés ont été de 0,55 % sur quinze ans, 0,79 % sur vingt ans et 0,95 % sur vingt-cinq ans. Sous réserve de respecter les critères de solvabilit­é, nos prêts immobilier­s sont accessible­s à tous les profils : CDI, CDD, intérimair­es, intermitte­nts du spectacle, profession­s libérales, gérants de société commercial­e ou chefs d’entreprise. »

Cerise sur le gâteau, Boursorama permet d’effectuer des remboursem­ents anticipés sans aucune pénalité, « sauf en cas de rachat de prêt par la concurrenc­e », précise la banque. Un réel atout quand on a une rentrée d’argent. L’article R 312-2 du Code de la consommati­on plafonne en effet ces pénalités à un semestre d’intérêts dans la limite de 3 % du capital restant dû. Une somme qui peut vite se révéler coquette.

Pour gagner du temps et ne pas être seul dans vos démarche, vous pouvez aussi faire appel à un courtier en crédit. Ces intermédia­ires se sont fortement développés au fil des années. « Leur part de marché a plus que doublé en dix ans, passant de 15 % en 2008 à 35 % aujourd’hui et même 60 % chez les jeunes de moins de 35 ans ! » se réjouit Jérôme Robin, directeur général et fondateur du courtier Vousfinanc­er. com. Leurs atouts ? « Au-delà du taux, nous travaillon­s sur toutes les variables du prêt comme l’assurance, les frais de garantie et de dossier, et des choses plus discrètes comme les frais de remboursem­ent anticipé », détaille Arnaud Guilleux, président du courtier Monemprunt.com. Il estime qu’on peut économiser jusqu’à 20 % sur son prêt en passant par un courtier.

Reste cette fois encore à trouver le bon. Tous ne se valent pas : leurs prestation­s et leurs tarifs diffèrent grandement. Les « meilleurs » courtiers sont gratuits, c’est-à-dire qu’ils ne facturent pas de frais aux clients, tandis que d’autres peuvent soutirer jusqu’à 0,3 % de leur emprunt. Une sacrée épine dans le taux global de votre prêt ! Là encore, l’avantage est aux services dématérial­isés. « Le courtage est gratuit pour les clients qui nous contactent par téléphone ou Internet, explique Maël Bernier, de Meilleurta­ux, leader du secteur avec 325 agences et plus de 10 milliards d’euros de prêts accordés par an. Pour ceux qui passent par nos agences, le tarif conseillé est de 1 200 euros, mais la fourchette d’honoraires peut aller de 500 à 1 500 euros selon le montant et la complexité du dossier. »

La concurrenc­e est rude. « Chez Credixia, le client ne paie ni frais de courtage ni frais de dossier, aussi bien sur Internet qu’en agence », assure Estelle Laurent, responsabl­e de la communicat­ion de l’établissem­ent, qui se présente comme l’inventeur du courtage de prêts sans frais. De toute façon, « quel que soit le type de courtier, gratuit ou payant, ce dernier perçoit toujours une commission versée par la banque », rappelle-t-elle. Avant de signer un mandat à l’un de ces intermédia­ires, mieux vaut donc bien se renseigner.

Privilégie­r les contrats permettant les remboursem­ents anticipés

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