Administration : le chamboulement permanent
« You’re fired » (« vous êtes viré »). La phrase fétiche utilisée par Donald Trump dans l’émission culte de télé-réalité The Apprentice (« L’Apprenti ») sert encore à la Maison-Blanche. Sur les 65 principaux hauts fonctionnaires nommés voilà trois ans, 51 d’entre eux, soit 78 %, ont quitté leur fonction, volontairement ou non. Mieux : un tiers de ces mêmes postes (31 %) a changé de titulaire plusieurs fois. Selon Kathryn Dunn Tenpas, du think-tank Brookings Institution, qui étudie le sujet, « c’est historique, sans précédent et hors norme ». Un exemple : le poste de conseiller à la sécurité nationale a vu défiler Michael Flynn (évincé en raison de soupçons de collusion avec la Russie), le général H. R. McMaster, le faucon John Bolton et enfin Robert O’Brien en poste depuis le 18 septembre. Au niveau gouvernemental, neuf postes de secrétaires (ministres) sur 15 ont changé de titulaire au moins une fois. C’est également un record. Le roulement est tel que le président remplace désormais certains directeurs d’administration par de simples « intérimaires » (« acting director », ou « acting secretary ») sans leur confier le plein exercice de leur fonction. Cela équivaut à des sièges éjectables. Cette technique, se félicite Trump, offre une grande « flexibilité » et « permet de voir si les gens sont qualifiés pour le job ». Rien d’étonnant si une certaine fébrilité règne dans l’administration.