Immigration : beaucoup de bruit pour (presque) rien
Il avait promis d’en finir avec le droit du sol, de déporter des millions de clandestins, ou encore de supprimer les budgets fédéraux des « villes sanctuaires » qui ont choisi de protéger les sans-papiers. Mais Donald Trump n’a pu réaliser aucune de ces promesses, faute de soutiens au Congrès et à cause
des lacunes juridiques de son administration. Ses lois et décrets visant à réduire l’immigration sont systématiquement contestés en justice. Chaque fois ou presque, le gouvernement doit revoir sa copie. Son « Muslim ban », qui interdisait l’entrée sur le territoire aux ressortissants de sept pays musulmans, a d’abord été retoqué par la Cour suprême, puis largement vidé de sa substance avant d’entrer en vigueur. Sa tentative de priver de visa les immigrants qui n’ont pas les moyens de se payer une assurance santé se retrouve contestée par plusieurs juges fédéraux. De la même manière, la fin du programme de protection des
« dreamers », ces 800 000 sans-papiers arrivés aux Etats-Unis dans leur enfance, est étudiée en ce moment par la Cour suprême. De plus, le « mur de Trump », censé s’étendre sur les 3 000 kilomètres de frontière avec le Mexique, est loin d’être achevé. Seuls 60 kilomètres supplémentaires ont été ajoutés aux obstacles matériels déjà existants. La Maison-Blanche n’a récolté que 6,1 des 25 milliards de dollars nécessaires à sa construction. Et encore, elle a dû aller les piocher dans le budget de l’armée et de la lutte antidrogue. Malgré ses talents reconnus dans le bâtiment, Trump n’aura pas fini son mur à temps pour l’élection de 2020.