L’Antarctique à la voile
Deux cents ans après la découverte de l’Antarctique, une équipe de sept explorateurs doit se lancer, le 20 novembre, à l’assaut du continent austral. « Nous partirons des Malouines, passerons par différentes îles des Shetlands du Sud (Elephant island, Roi‑George, Livingston) et irons jusqu’à l’extrémité nord de la péninsule Antarctique, au cap Siffrey, baptisé par Dumont d’Urville en 1938, détaille Eric Loizeau, le chef de l’expédition Antarctic Explorers. Avant de repartir vers Ushuaia et de s’arrêter sur le célèbre phare du bout du monde. » Un périple de deux mois à bord d’un catamaran de 26 mètres de longueur qui n’aura rien d’une promenade de santé. « Il faudra naviguer entre les glaces et éviter de se faire piéger par la banquise », prévient Laurence de la Ferrière, qui a déjà traversé le continent à skis en solitaire. L’un des objectifs de cette mission consiste à effectuer des relevés d’eau pour mesurer la pollution microplastique dans une région peu étudiée. « On fera de l’écologie expérimentale », résume le Suisse Raphaël Domjan, inlassable promoteur de l’énergie solaire. « Il y a aussi dans notre démarche une volonté de fraternité, poursuit Laurence de la Ferrière. L’Antarctique, c’est le symbole d’un territoire qui n’est pas préempté par l’homme et qu’il cherche à préserver. »
Sur cet immense espace ont été établies une cinquantaine de bases appartenant à différents pays, dont une partie sera visitée par les explorateurs. Enfin, un tel projet, mené en partenariat avec le Futuroscope (Poitiers), a une visée pédagogique. Près de 500 écoles et 14 000 élèves suivront les péripéties des navigateurs de l’extrême, reliés quotidiennement par satellite.
« Les plus jeunes sont l’avenir de la planète et ont besoin d’être sensibilisés à son devenir, conclut Eric Loizeau. A nous d’être leurs témoins et de leur montrer que l’on peut vivre dans un monde plus respectueux de l’environnement. »