Des solutions naturelles sans risques
Avant que l’on ne recoure à des technologies lourdes, l’océan peut aussi jouer un rôle moins artificiel dans l’action climatique. « A l’image de ce qui se fait sur les continents, il s’agit de préserver, voire restaurer, des écosystèmes marins, explique l’océanographe et climatologue Laurent Bopp. Ces techniques dites de carbone bleu favorisent l’absorption naturelle de la végétation côtière et de ses organismes, des mangroves jusqu’aux forêts de macroalgues, en passant par les marais salants. » Pour conserver et défendre ces environnements menacés par les activités humaines
– de la surpêche aux pollutions –, il convient également de multiplier les aires marines protégées, comme en a d’ailleurs décidé la troisième réunion du Conseil de défense écologique, présidée il y a un mois par Emmanuel Macron. Par leur restriction à certains habitats, ces mesures n’ont qu’une efficacité modeste face au défi climatique. « Mais elles représentent, dans l’ensemble, des solutions plus naturelles que la géo-ingénierie marine, plus faciles à mettre en oeuvre car certaines existent déjà, avec peu d’incertitudes et surtout pas d’effet négatif caché », précise le chercheur Jean-Pierre Gattuso. Si leur mise en place s’avère utile mais non décisive, il n’y a toutefois aucun regret à les appliquer, puisqu’elles offrent beaucoup d’autres bénéfices pour la nature. « Par exemple, poursuit Jean-Pierre Gattuso, protéger une mangrove permet, en plus de maintenir sa riche biodiversité, d’abriter la côte de l’érosion marine, et de conserver un lieu de reproduction et de nurserie vital pour les poissons. »
De quoi jouer sur tous les tableaux environnementaux.