Des drones plus costauds
Les drones de livraison repoussent leurs limites en empruntant de plus en plus aux technologies militaires. Les modèles fabriqués par la start-up française HDrones sont capables de soulever des colis de 5 à 8 kilos, alors que la norme actuelle se situe aux alentours de 2 kilos. « Pour en arriver là, nous avons équipé l’appareil de quatre couples d’hélices superposées », explique Alexandre Conflitti, le fondateur de la société. Le système rappelle le SB1 Defiant, l’hélicoptère de combat à double rotor développé par Boeing et Sikorsky. « Les technologies militaires s’invitent dans le monde du drone », constate Alexandre Conflitti. HDrones travaille aussi sur un système d’atterrissage ultraprécis – à un centimètre près – reposant sur des balises proches de celles utilisées par la marine. Son drone dispose d’un double GPS. S’il perd le signal de l’un, l’autre prend le relais. Et si aucun ne fonctionne, l’appareil revient à son point de départ grâce à sa boîte noire, qui enregistre toutes les données de vol. « Cet équipement sophistiqué n’est pas nécessaire pour déposer un paquet dans un jardin, concède Alexandre Conflitti, mais il pourrait faciliter l’évolution de la réglementation, qui impose encore le vol à vue dans les zones urbaines pour des questions de sécurité. » Une autre technologie militaire pourrait également encourager l’essor des drones de livraison : les lanceurs. Aujourd’hui, des catapultes propulsent des planeurs équipés de capteurs et d’explosifs dans des zones à risque. Dans le futur, elles serviront à déployer des cargos volants d’une envergure de deux à trois mètres, capables de livrer 200 kilos de marchandises sur une longue distance. La société Zipline utilise déjà des « petits » modèles pour livrer des poches de sang au Ghana. HDrones travaille elle aussi sur un appareil disposant de 100 kilomètres d’autonomie. De quoi donner des ailes aux futures fêtes de Noël.