A la vie, à la mort
César (Patrick Bruel) est inconséquent, volage, charis‑ matique. Arthur (Fabrice Luchini) est cartésien, père, taiseux. Pourtant, ils sont depuis l’enfance les meilleurs amis du monde. Quand l’un des deux a un cancer incurable, l’autre va évidemment le soutenir pendant les quelques mois qui lui restent à vivre. Attendez ! Ne partez pas ! C’est plus malin que cela. A la suite d’un malentendu très bien amené, le condamné croit que c’est l’autre qui l’est, celui‑ci ne sachant plus comment rétablir la vérité. Un quiproquo qui permet aux brillants scénaristes que sont Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière (Le Prénom, Papa ou maman…) de tricoter une histoire d’amitié comme on les aime, avec ce qu’il faut de situations comiques, drama‑ tiques et émouvantes – juste ce qu’il faut, pour l’émotion. L’écueil du pathos lourdingue évité, Le Meilleur reste à venir porte bien son titre, porté par ses deux têtes d’affiche qui s’amusent sans cabotiner, et par des partenaires féminines (Pascale Arbillot et Zineb Triki, vue dans Le Bureau des légendes) si talentueuses qu’on les aurait voulues plus présentes. Mais il faut encore et toujours rendre grâce aux deux réalisateurs qui parviennent à renouer avec un cinéma français bien écrit, où le verbe prime, où les situations s’imbriquent parfaitement, où l’esprit règne, fuyant à la fois la vulgarité et l’élitisme. Autrement dit, du cinéma populaire au sens noble du terme.
LE MEILLEUR RESTE À VENIR de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière. Avec Fabrice Luchini, Patrick Bruel, Zineb Triki… 1 h 57. 16/20